‘’L’avenir politique du Mouvement citoyen est fortement fonction du PDES. Le PDES, pour rappeler, est le travail au quotidien qui va façonner le visage du Mouvement citoyen.
Je peux vous donner la garantie que le Mouvement citoyen existera après 2012 et bien longtemps après. Parce que le Mouvement, comme je l’ai dit, est porteur de la vision du président. Et la vision du président est une vision structurante du Mali : la paix, l’unité dans le progrès pour notre pays. Ce sont des notions qui vont aussi subsister même après 2012 et qui devraient nécessairement être portées par un courant d’idées organisé par un mouvement ou un parti politique. Le plus important, pour nous, c’est de nous attaquer à ces chantiers qui sont nombreux. Nous allons inviter et convaincre nos concitoyens à s’inscrire dans cette vision pour qu’à la fin de l’année, ce référendum soit plébiscité. ‘’
Ces déclarations ont été faites par le président du mouvement citoyen, Ahmed Diané Séméga, lors d’une interview accordée à l’un de nos confrères. Aujourd’hui, l’association politique est contrainte de s’exprimer à visage découvert. En effet, l’échéance de la fin du mandat présidentiel oblige les militants à chercher leurs repères pour leur propre survie politique. Tant que le président Amadou Toumani Touré représentait, pour le Mouvement citoyen, leur symbole à tout faire, aucune question ne se posait pour justifier leurs actes.
Cependant, l’avenir politique, sans leur mentor, reste maintenant à préserver, puisqu’ils avaient tout conçu autour de la personne du président de la République. Comment vont-ils contourner la difficulté pour continuer à exister ? C’est le président de l’association qui le précise : ‘’ L’avenir politique du Mouvement citoyen est fortement fonction du PDES ‘’.
Il ajoute que le M.C. existera après 2012, car il est porteur de la vision du chef de l’État, Amadou Toumani Touré. En fait, que cherche le président du Cena ? A faire admettre au peuple l’opportunisme politique qui consiste à conduire le projet d’un homme qui a déclaré qu’il ne créera pas de parti politique et qu’il n’a pas de candidat pour 2012.
C’est vrai que certains soutiennent que ATT est consentant pour la nouvelle démarche du M.C. qui tarde, d’ailleurs, à se clarifier, mais en jouant fortement sur l’éthique du chef de l’État.
ATT saurait-il abandonner ses amis politiques ? Or, la question ne devrait aucunement se poser en terme d’amitié ou d’accointances individuelles, puisqu’il s’agira d’un projet de société conçu pour le bonheur des Maliens.
Le Pdes dont veulent se réclamer les partisans d’Ahmed Diané Séméga peut-il donc tenir lieu et place d’un nouveau programme réalisé par des militants compétents d’un parti politique ? Il y a là, évidemment, une stratégie qui frise l’éthique et converge, en toute facilité, vers la récupération politique. Pourtant, au cours de la même interview, parlant du projet de réformes politiques, le président du Cena, Ahmed Diané, a soutenu : ‘’ Rien qu’à lire ce rapport, on se rend compte que notre pays a encore des intellectuels de qualité. Ici, aucun compromis n’a été fait avec le mensonge. ‘’
Le prenant au mot, on pourrait lui demander, pourquoi, s’il reconnaît que notre pays est gorgé de cadres compétents, il ne créerait pas son propre projet de société, au lieu de se référer au Pdes conçu en partie, disent certains, par l’ancien Directeur général du Centre de développement des entreprises (Cde), Ahmed Sow.
Au bout du compte, le calcul politicien consisterait à faire de Ahmed Sow le futur candidat à l’élection présidentielle 2012 du futur parti politique dont la création est prévue par le M.C.
Le conflit d’intérêt serait sûrement flagrant avec l’actuel président du Cena, Ahmed Diané Séméga, à moins que ce dernier accepte d’avaler la couleuvre. D’autant plus que d’autres militants du M.C. avaient souhaité faire du Premier ministre, Modibo Sidibé, leur futur candidat.
D’où l’allusion aux suspicions qui avaient fait dire à certains observateurs que le Premier ministre, Modibo Sidibé, était soupçonné d’être impliqué dans le rapport de l’Olaf qui avait mené des enquêtes contre l’ancien Directeur général du Cde, Ahmed Sow.
Qui donc, de Modibo Sidibé, Ahmed Sow ou Ahmed Diané Séméga, est pressenti pour être le mentor du futur parti politique que veut créer le M.C. ?
En tout cas, si le futur parti veut s’identifier au Pdes, il serait juste de rappeler que plusieurs personnalités peuvent en réclamer la paternité, en l’occurrence, Djibril Tangara, Ousmane Ben Fana Traoré, Ahmed Diané Séméga, Modibo Sidibé et Ahmed Sow et même les hommes politiques qui ont accompagné ATT. La liste est longue.
Baba Dembélé
26 Mai 2010.