Dans un entretien exclusif qu’il nous a accordé le 8 juillet 2010, l’ex-maire de la Commune IV du District de Bamako, Moussa Mara, qui se prépare à lancer son Parti du Changement, « Yelema » au cours d’un » Congrès de lancement » au Palais de la Culture, les 23,24 et 25 juillet prochain, s’est montré engagé à » faire autrement la politique, à redonner espoir au peuple malien et particulièrement aux jeunes de nos villes et campagnes « . C’est dans ce sens qu’il annonce que sa nouvelle formation politique compte se battre pour faire triompher ses ambitions pour le Mali. En participant, seule ou en alliance, directement ou indirectement, à toutes les élections qui s’annoncent
Dans son mot introductif, Moussa Mara a expliqué que le parti dont il assure la présidence est constitué, depuis le 9 avril 2010, sous le nom Yelema ou parti du Changement. Mais le Congrès de lancement des 23, 24 et 25 juillet pourrait discuter le nom…certains préférant « Parti du Changement » ou « Parti pour le Changement » ou simplement « Yelema ». Le parti, a-t-il précisé «est dirigé par un Comité Exécutif Central de 21 membres dont je suis le président. Sa devise est Progrès et Justice par nous et pour nous»
Parlant des ambitions de la nouvelle formation politique qui se veut neutre, c’est-à-dire ni de la majorité présidentielle ni de l’opposition, M. Mara a parlé de « 5 objectifs stratégiques essentiels ».
Primo : bâtir un État respecté, efficace, visible, équitable pour tous les citoyens et accepté par tous.
Secundo : construire un Malien de type nouveau, bien éduqué, bien soigné qui aime son pays, qui exerce une fonction et qui contribue à faire progresser le pays.
Tertio : construire une société malienne équitable, juste, solidaire et ouverte au monde mais ancrée dans ses valeurs traditionnelles.
Ensuite, a-t-il poursuivi, Yelema se propose de créer les conditions permettant de générer le maximum de richesses et la répartition équitable de cette richesse entre tous les fils et filles du pays. Enfin, œuvrer pour que l’unité africaine ne soit pas que des mots, mais une réalité de tous les jours.
Et le président de Yelema de dire que « le parti, constitué de cadres jeunes (25 à 40 ans) travailleurs du secteur privé et de l’administration, est créé pour solliciter le suffrage populaire, exercer des responsabilités afin de contribuer à faire avancer le pays ».
Pourquoi, après avoir travaillé en «indépendant» pendant des années et conquis, pour un temps, la mairie de la Commune IV, Moussa Mara décide, à présent, de créer une formation politique ? Notre interlocuteur a déclaré qu’on dit souvent que « l’union fait la force ».
« En indépendant, on a des idées, des trajectoires plus ou moins personnelles. Je ne suis pas foncièrement contre l’idée d’agir en indépendant. Un indépendant peut agir dans une commune et même être élu président de la République comme le président ATT ; mais nous avons reconnu qu’en se mettant en position de parti politique, nous allons pouvoir mutualiser les moyens, les convictions et les idées. C’est ce qui nous a poussé finalement à passer à l’étape de la création d’un parti », a-t-il expliqué.
Le parti du jeune loup aux dents longues sera-t-il prêt pour les prochaines élections ? Le fils de Joseph Mara répondra avec un certain optimisme: « Nous participerons à toutes les élections, seuls ou en alliance avec d’autres formations politiques; directement ou indirectement ».
Parlant de sa position sur l’échiquier politique national, Moussa Mara a précisé que la jeune formation politique a pour idéale d’aider à la constitution d’une plate-forme politique pour diriger le pays dans les années à venir.
Le parti n’a pas d’élus ni à l’Assemblée nationale ni dans les collectivités territoriales et est actuellement en phase d’implantation. « Nous ne nous intéressons pas pour le moment à une prise de position pour ou contre le pouvoir. Disons que nous sommes neutres »
Quid de la présidentielle de 2012 ? M. Mara y sera-t-il le porte-étendard de Yelema? « Pas forcément. Dans notre chronogramme, un congrès se tiendra en 2011 et définira notre stratégie électorale pour la présidentielle de l’année suivante. Ceci dit, je rappelle que nous serons à toutes les élections. Certes, nous partons sur le terrain, handicapés en moyens financiers; mais le parti se base sur le dynamisme de sa jeunesse et compte sur cette jeunesse, pauvre et démunie, sur leurs idées, leur volonté et leur courage pour se battre afin de faire triompher les ambitions que nous avons pour ce pays que nous aimons beaucoup », a-t-il lancé.
A l’endroit des formations politiques existantes, l’ex-maire de la Commune IV a exprimé le respect de Yelema, avant d’ajouter qu’avant la création, ils ont envoyé des correspondances aux 126 formations politiques du pays, pour poser les bases d’une collaboration.
Enfin, il a souligné que c’est une coïncidence de calendrier qui fait que Yelema sera lancé juste une semaine après le lancement du PDES. La date du lancement du parti étant arrêtée, il y a deux mois déjà. Et M. Mara de conclure, en souhaitant bonne chance au PDES et à tous les autres partis politiques maliens
Bruno D SEGBEDJI
L’Indépendant du 13 Juillet 2010.