Deux arbitres africains ont été retenus pour le championnat du monde de basket-ball dames au Brésil (12 au 23 septembre 2006). Il s’agit du Kenyan Vitalis Odhiambo Gode et du Malien Moussa Ismaïla Touré qui font partie du groupe de 25 arbitres sélectionnés par la Fédération internationale de basket (FIBA) pour diriger les 62 matches de cette compétition.
Sur les 25 arbitres choisis, issus de divers pays, figurent 9 femmes, soit 36 % de l’effectif. Ce pourcentage est, au plan arbitral, un record pour une présence féminine dans une compétition mondiale.
Au Mondial brésilien, l’Afrique sera représentée par ldétenteur du titre, le Nigeria, et son challenger, le Sénégal. Les autres pays qualifiés étant Brésil, Argentine, Corée du Sud, Espagne, Australie, Canada, Lituanie, Sénégal, Nigeria, États-Unis, Russie, Chine, Cuba, République Tchèque, France et Taiwan.
Pour ce qui est de notre compatriote, Moussa Ismaïla Touré, le choix porté sur lui couronne une carrière ascendante. C’est la première fois qu’un arbitre malien va officier à ce niveau. Et l’heureux élu en est naturellement fier.
« Je suis fier d’avoir été retenu par la FIBA/monde. Je suis également fier pour mon pays. Participer à une Coupe du monde est un grand challenge pour moi et je ferai tout pour honorer le Mali et l’arbitrage africain », s’est-il engagé. Malgré cet immense honneur et toute la volonté qui l’anime, Moussa est conscient de la responsabilité qui pèse désormais sur ses épaules.
« Je ferai tout pour prouver que je mérite cette place », promet-il néanmoins. Ce n’est pas en tout cas l’expérience et la rigueur professionnelle qui pourront l’empêcher de tenir cette promesse au Brésil.
L’actuel président de la Commission fédérale des arbitres, marqueurs et chronométreurs de la Fédération malienne de basket-ball (FMBB) est véritablement un homme du sérail.
Né le 4 avril 1968 à Kita, Moussa Touré a été découvert en 1987 par le public sportif avec l’ex AS BIAO (Banque internationale de l’Afrique de l’Ouest devenue Bim pour Banque internationale du Mali).
Il venait de fraîchement débarquer de la France où il fut arbitre entraîneur de l’Association Bon le Conseil (4e division).
Un retour triomphal au bercail
En tant que joueur, Moussa Ismaïla Touré a porté successivement les couleurs de la Biao et celles de la Commune I avant de retourner à Paris en 1995 pour passer son diplôme de 3e cycle en Gestion des entreprises.
Des études qui ne l’ont pas éloigné du plancher puisqu’il y a continué à travailler avec l’équipe chère à son coeur, l’AS Bon le Conseil.
Le basketteur pétri de talent rentre définitivement au bercail en 1998 avec son diplôme de gestionnaire. Il reprend alors du service avec la FMBB.
La même année Moussa Ismaïla Touré fait son baptême du feu en championnat national en compagnie de l’un des meilleurs arbitres du Mali : Alpha Bagayoko dit Jackson.
Il saisit l’occasion pour faire taire ses détracteurs. Ses qualités techniques font l’unanimité auprès de ses pairs. Et depuis, sa carrière d’arbitre est sur une courbe ascendante.
En 2000, il passe son grade d’arbitre international à l’issue d’un stage/FIBA à Conakry (Guinée). Un an plus tard, il dirige son premier match international en Côte d’Ivoire lors de la Can masculine.
En juillet août 2001, il participe au Championnat du monde junior des dames et officie 5 matches.
En 2003, le jeune Touré représente notre pays aussi bien aux Jeux africains du Nigeria qu’aux Championnats d’Afrique juniors des dames organisés au Mozambique.
A Abuja et à Maputo, il rentre pour la première fois dans l’histoire comme le premier Malien à diriger une finale de Coupe d’Afrique des nations (aux Jeux africains du Nigeria, il était également l’un des deux arbitres de la finale Messieurs).
Ce qui lui ouvre les portes des derniers Jeux de la Francophonie de Niamey, en décembre 2005.
Comme on le voit, la confiance portée sur Moussa Ismaïla Touré couronne un brillant parcours dans l’arbitrage. Un honneur amplement mérité par ce passionné de la balle au panier qui a toujours baigné dans l’ambiance du plancher.
En effet, Moussa est le fils de l’ancienne basketteuse Henriette Diabaté. Personne ne sera donc surpris qu’il confirme à Sao Paulo tout le bien qu’on dit de lui depuis des années.
Moussa Bolly
12 septembre 2006.