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Les 22 et 23 Octobre 2008, la tension était montée de quelques crans sur le site minier de MORILA-SA, à cause d’un mouvement de grève déclenché par les travailleurs de cette société. A présent, cette tension est devenue perceptible du fait de la non prise en compte des doléances de ces travailleurs qui ne réclament ni plus ni moins que ce qu’ils estiment être leurs droits.

La Direction va-t-elle changer d’attitude, face la pression devenue sans cesse croissante du syndicat? Le pire est-il à contraindre? Difficile, pour le moment, de répondre à ces interrogations, si l’on s’en tient aux affirmations des plus hauts responsables de cette entreprise d’exploitation aurifère du pays.

Quoi qu’on en dise, l’or malien ne profite guère aux Maliens, encore moins à l’Etat qui ne bénéficie que de 20% des investissements. Une part dérisoire, si l’on tient également compte de ce que perçoivent les autres pays producteurs (dont le Ghana, par exemple), en terme de dividendes sur retombées de cette richesse.

Au Mali, c’est tout le contraire, car l’Etat ne se contente que de maigres recettes auxquelles s’ajoutent les réalisations dont se “gargarisent” toujours les différentes sociétés : écoles, centres de santé, adductions d’eau, électrification… Mais ces sociétés qualifiées de “vampires” n’ont jamais reconnu les conséquences de leurs actions sur l’environnement et la vie des populations soumises aux pires atrocités relatives aux conséquences de leurs agissements.

A cet effet, personne n’a d’ailleurs oublié le sort réservé à la centaine d’ouvriers dont les droits sont encore restés impayés. Pire, ils continuent de végéter, après que la société les ait jetés à la porte. Que dire également des revendications des syndicats, et devant lesquelles la Direction fait toujours la sourde oreille? Que réclament, du reste, ces travailleurs de MORILA-SA? Rien que le minimum de conditions pour leur assurer des lendemains meilleurs, après la fermeture du site.

En effet, depuis quelques temps, les revendications de ces travailleurs se résument au paiement des fonds de réinsertion ; à l’octroi d’un fonds équivalant à cinq ans de salaire brut pour chaque travailleur (après la fermeture de la mine) ; au paiement de la prime de rendement, conformément à l’annexe 4 de la Convention des mines ; et à l’octroi de la prime de risque. Ces exigences sont presque posées au niveau de toutes les entreprises minières évoluant sur le sol malien.

Selon certains travailleurs, on n’en serait pas là encore si la Direction de MORILA-S A n’avait pas voulu regarder le syndicat de haut, voire avec mépris ou dédain, lorsqu’il s’est agi de revendications sur de nouveaux points évoqués, notamment la prise en charge gratuite des soins médicaux pour tous les travailleurs, de leurs feuilles l’octroi d’une indemnité de cherté de vie et l’attribution d’équipements de protection indviduelle. Quoi donc de plus normal pour ces travailleurs?

Mais au lieu de chercher à le comprendre, la Direction a plutôt préféré garder une position inqualifiable vis-àvis du syndicat qui, en toute responsabilité, a alors choisi d’aller en grève les 22 et 23 Octobre 2008.

Selon des sources sûres, à l’heure actuelle, les travailleurs se préparent à mener d’autres actions dans un bref délai, à moins que les responsables de cette société se montrent disposés à leur accorder une oreille attentive, dans cette affaire. C’est dire que la tension demeure encore latente à MORILA-SA.

Laya DIARRA

31 Octobre 2008