Pendant la saison touristique, Mopti, à l’instar de tout le Nord-Mali et d’autres sites, reçoit de nombreux étrangers.
En effet, des touristes arrivent de tous les continents pour visiter les sites qui font la fierté du Mali. Parmi ceux-ci le plateau Dogon (les falaises de Bandiagara et de Sangha), la célèbre mosquée de Djenné (classée patrimoine mondial par l’Unesco), le palais d’Aguibou Tall, l’Université en ruines d’Hamdallaye, l’architecture de la ville de Mopti…
A côté de cette activité dont les retombées contribuent au développement socio-économique de la région, un autre phénomène est en train de prendre corps à Mopti.
Il s’agit du tourisme sexuel. Dénoncé et interdit par la législation, le tourisme sexuel est pratiqué de façon clandestine par le truchement de certains guides touristiques.
Des hôtels et certaines maisons closes sont les nids favoris des contrevenants, qui ne lésinent pas sur les moyens.
Mais, des hôteliers comme Raymond Nassar, promoteur du Campement hôtel rénové, se sont levés contre la pratique qui n’honore pas la région fortement islamisée. Pour M. Nassar, il est inadmissible et immoral d’encourager le tourisme sexuel qui ne fait que ternir l’image du Mali.
« Je me suis révolté contre la pratique. Je veille au grain toute la nuit, ce qui fait que, dans mon hôtel, les professionnelles du sexe et les mineurs ne sont pas les bienvenus », a-t-il dit.
Il a invité les autorités à redoubler de vigilance et de courage pour circonscrire au phénomène.
Il en a aussi appelé aux guides qui, a-t-il conseillé, ne doivent pas accepter l’argent facile en servant d’intermédiaire entre les délinquants qui se disent touristes et les filles surtout mineures.
« Pour moi, les jeunes qui font ça ne sont pas des bons guides. Un guide ne ternit pas l’image de son pays », a-t-il tranché.
En tout cas, à Mopti, le tourisme sexuel est une réalité qu’il va falloir combattre avec la dernière rigueur.
La balle est dans le camp du département en charge de l’Artisanat et du Tourisme qui, il faut le reconnaître, a beaucoup fait dans la formation des guides.
Voudra-t-il à présent s’attaquer au fléau du tourisme sexuel ?
Idrissa Sako
29 août 2005