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« Nos factures pétrolières vont bientôt diminuer »

La 59e session du conseil des ministres de l’Organisation pour la mise en valeur du fleuve Sénégal (OMVS) a regroupé à Bamako, du 5 au 6 juillet 2008, les ministres en charge de l’Energie et de l’Agriculture des quatre pays membres de l’Organisation. Le ministre mauritanien de l’Energie, Mohamed Ould Rzeizim donne dans l’interview ci-dessous sa vision des travaux et l’importance de l’OMVS.

Les Echos : Quel sens donnez-vous à la dernière session ministérielle de l’OMVS ?

Mohamed Ould Rzeizim : Je pense que c’est une session bien remplie. Elle s’inscrit dans le cadre de l’importance qu’accordent nos chefs d’Etat respectifs à l’agriculture. La session de Bamako a pris des décisions importantes en ce qui concerne ce domaine. Nous espérons qu’elle va nous faire avancer dans beaucoup de choses.


Les Echos : Il a été question, au cours de vos travaux, des arriérés de factures cumulées par des sociétés d’électricité. La Mauritanie est-elle concernée ?

M. O. R. : La Mauritanie s’est bien acquittée de tous ses arriérés. Elle n’a que des fractures fraîches à liquider pour l’instant.

Les Echos : Pensez-vous que l’OMVS est une chance pour les pays membres de l’OMVS (Guinée, Mali, Mauritanie, Sénégal) ?

M. O. R. : Je crois que nous sommes en droit d’être fiers et d’être contents de l’OMVS. Elle est l’une des organisations sous-régionales et même continentales qui a bien réussi sa mission. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que son nom circule un peu partout dans le monde. L’OMVS est même une référence aujourd’hui sur l’échiquier international en matière de regroupement communautaire et gestion de bassin d’eau.


Les Echos :
Les pays non producteurs de pétrole sont dans l’impasse à cause de la flambée continue du cours de l’or noir. L’énergie hydroélectrique n’est-elle pas une alternative à cette situation ?


M. O. R. :
Bien sûr que oui. C’est pour cette raison que l’OMVS envisage d’accroître sa production d’énergie hydraulique. Nous avons en projet plusieurs aménagements hydroélectriques dans notre espace.

C’est une option qu’avaient prise nos chefs d’Etat, il y a deux ans. Nous avançons déjà beaucoup sur ce plan. Nous ne serons pas entièrement pris en charge par les centrales hydroélectriques, mais l’avantage serait que nos factures pétrolières vont considérablement diminuer.


Les Echos : La clé de répartition de l’énergie de Manantali attribue 15 % à la Mauritanie contre 52 et 33 % respectivement au Mali et au Sénégal. Cela est-il suffisant pour votre pays ?


M. O. R. :
Non elle n’est pas suffisante et elle est même la plus petite des parts attribuées aux Etats. Nous espérons qu’elle s’améliorera dans la clé de répartition de l’aménagement hydroélectrique des barrages de Félou et de Gouina.


Propos recueillis par

Abdrahamane Dicko

09 Juillet 2008