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Dans le cadre de la commémoration du 30 novembre, Journée internationale pour l’abolition de la peine de mort « dénommée ville et vie », Amnesty international Mali a organisé, mardi dernier, une manifestation dans l’enceinte du jardin du cinquantenaire. Une occasion mise à profit par les responsables de cette association pour dénoncer l’application de cette peine qui, à les croire, « est un meurtre avec préméditation qui rend la société plus violente ».

C’est Boubacar Sidiki Samaké, représentant du ministre de la Justice, qui a présidé la cérémonie de lancement de cette manifestation. Il avait, à ses côtés, le directeur exécutif d’Amnesty international Mali, Saloum Traoré et le représentant de l’Association de la communauté Sant Egidio, une organisation qui milite aussi contre l’application de la peine de mort.

Après les mots de bienvenue du directeur exécutif d’Amnesty Mali, c’est le coordinateur juriste chargé de la peine de mort au niveau d’Amnesty international, Mohamed El Bechir Singaré, qui a entretenu l’assistance sur les méfaits de la peine de mort dans un document intitulé « 10 raisons d’abolir la peine de mort ».

La peine de mort, dira ainsi le conférencier, est un meurtre avec préméditation qui avilit l’Etat et rend la société plus violente.

« En exécutant une personne, l’Etat commet un meurtre et fait montre de la même disposition à l’égard la violence physique que le criminel à l’égard de sa victime. Des études ont par ailleurs montré que le taux d’homicides avait augmenté juste après des exécutions. Des chercheurs ont suggéré que cette augmentation était semblable à celle produite par d’autres événements violents et publics comme les massacres et les assassinats », a-t-il précisé.

Mieux, il a ajouté que cette peine va contre les valeurs religieuses ou humanistes communes à l’ensemble de l’humanité.

« Les droits humains sont universels et visibles et interdépendants. Ils trouvent leur source dans de nombreuses traditions qui se trouvent dans toutes les civilisations. Toutes les religions prônent la clémence, la compassion et le pardon. Amnesty international, en s’opposant à la peine de mort, ne va pas donc contre ces valeurs, bien au contraire » a-t-il soutenu.

C’est au regard de tous ces arguments que le coordinateur juriste chargé de la peine de mort au niveau de Amnesty international Mohamed El Bechir Singaré a appelé les plus hautes autorités à abolir la peine de mort qui, à le croire, n’a aucun effet dissuasif. « Aucune étude scientifique n’a jamais prouvé que la peine de mort a un effet plus dissuasif que les autres peines en matière de criminalité. Toutes les grandes enquêtes sur le sujet ont validé cette thèse » a laissé entendre Boubacar Sidiki Samaké

Faut-il le rappeler, c’est un 30 novembre 1786, que le Duché de Toscan a aboli la peine de mort.

Dès lors les abolitionnistes commémorent cet anniversaire pour interpeler les États réfractaires à l’abolition de la peine de mort à s’engager dans ce sens.

Kassoum THERA

02 Décembre 2010.