Partager

Pour ma part, je tiens plus que jamais son apparition du 13 novembre 2010 pour l’une des meilleures choses qui soient arrivées en ces temps de ténèbres à l’Adéma. Avec toute l’amitié que je lui porte, je pense que Dioncounda ne doit pas paraître comme le leader de ses ambitions personnelles sachant bien qu’il a peu de cour à Titibougou.

 » S’engager en politique, c’est vouloir agir pour faire triompher des valeurs, des principes qui, s’ils peuvent évoluer au fil du temps, sont constitutifs d’une identité sociale et d’un idéal politique sans cesse confrontés à la réalité quotidienne » (Jean-Pierre Brard, homme politique français). C’est précisément au nom de cet idéal que nous nous sommes adressés au peuple Adéma en vertu du principe de précaution démontrant légalement et politiquement que l’actuel Premier ministre ne peut et ne doit pas être le candidat de l’Adéma/PASJ aux présidentielles de 2012.

Bref rappel des propos de Dioncounda : « Je ne m’explique pas cette dégoûtante et déplorable campagne visant à nous faire croire que le Premier ministre est un adémiste bon teint et pur jus. Pourquoi une telle vassalité envers un tiers qui a été dix ans ministre dans différents gouvernements Adéma n’a jamais honoré de sa présence aucune de nos assises ? Certes, certains peuvent faire défection, mais ce sera grave que le peuple Adéma le fasse. Nous opposerons une résistance extraordinaire dans la légalité républicaine sans concession ni compromission.

Ces vassaux ne sachant pas grand-chose de l’histoire de notre parti, c’est regrettable, mais bon, on ne peut tout savoir ». « Mais pourquoi Modibo candidat Adéma ? Allons-nous avoir un pistolet sur la tempe pour le désigner ? Ce qui, je trouve, serait un choc politique considérable. Il ne sera ni à la hauteur de notre affection, ni celle de notre amitié, et ni de celle de notre soutien encore moins celle de notre chaleur et celle de notre espérance. Mais quand admettrez-vous que le grand peuple Adéma ne faillira pas même si certains s’égareront ? ».

La désastreuse campagne en faveur de Modibo Sidibé est le début du délitement de l’esprit civique et politique de certains camarades qui doivent tout au Parti. En annonçant crânement que Modibo est un militant Adéma, c’est l’hallali du politique qui est sonné et nous ne pourrions en être indifférents.

Oui camarades, nous avons l’effronterie nécessaire pour ramener certains compagnons sur le droit chemin. Ceux qui veulent faire la courte échelle à Modibo et qui s’agitent à l’ombre prétextant qu’on n’a pas de leader devront s’interroger sur le sens de ce qu’ils font, sur sa finalité et sur la pertinence de leurs actions. Tout sera une question de rapport de force à l’instant T, vocifèrent-ils. Soit. Notre détermination ira crescendo et freinera leur volonté d’imposer les intérêts du plus fort « momentané ».

Ces soutiens continuent de préparer leur mauvaise piquette. Ces opportunistes et froids calculateurs de tous bords, déterminant le degré de ferveur de leurs convictions aux mouvements de cils du tout puissant qui peut influer sur leur « carrière », car tout procède du maître de l’élévation sociale, ne reculeront devant aucune bassesse pour plaire. Ces cadres nous les comprenons, leur poste est devenu un lieu de la servitude et de la servilité.

Modibo n’est pas une alternative

Ils empruntent la voie dangereuse des préceptes des physiocrates qui défendent une conception censitaire du choix du candidat qui vaudrait à la fois une expérience à faire valoir et un revenu à protéger. Ils disent détenir les clefs des portes Adéma, c’est vrai, mais faute de légitimité, ils ne peuvent pas les ouvrir. Comme l’a dit l’empereur Napoléon à son courtisan Caulaincourt « de la probité, de la discrétion et de l’activité, voilà ce que je demande ».

Le caractère de l’homme d’Etat consiste à savoir anticiper plutôt qu’à devoir résoudre. Nous remarquons tous que les nuages s’amoncellent sur son gouvernement miné par l’affairisme, et incapable de faire face aux préoccupations élémentaires de la majorité de nos concitoyens. Il est indécent de se dire républicain et d’étouffer toute candidature à l’interne contre soi afin d’aboutir à être l’unique candidat (à ne pas confondre avec le candidat unique) au sens propre comme au figuré.

Aussi devrons-nous prendre les devants, interrompre cette OPA et éviter que le pouvoir du peuple Adéma ne soit en réalité « qu’un pouvoir sur ce peuple ». Dans ce combat nous ne devrons pas faillir camarades, car c’est une lutte pour le maintien du politique ou son anéantissement. Ces nouveaux possédants ne s’arrêteront jamais. Ils iront jusqu’aux reniements futurs.

A eux, le parti dit exactement ce que Napoléon dit à son ancien ministre des Affaires étrangères, Talleyrand : « Ceux que j’ai faits grands dignitaires ou ministres cessent d’être libres dans leurs pensées et dans leurs expressions. Ils ne peuvent être que des organes des miennes. Pour vous la trahison a déjà commencé quand vous vous permettez de douter… vous avez, toute votre vie, manqué à tous vos devoirs, vous avez trompé, trahi tout le monde et il n’y a rien dont vous ne soyez capable contre moi… »

Abdrahamane Baba Touré, Abdoulaye Barry, Bouba Sy, ces repères auxquels nous sommes habitués continueront, plaise à Dieu, de structurer notre pensée et actions politiques à travers une lignée d’idées et de combats ininterrompus depuis. Plaise à Allah, il n’y aura pas de l’eau dans le gaz Adéma en 2012 !

Oumar Sacko

(Adéma Barou)

06 Décembre 2010.