Dix jours après la réunion d’Alger sur le terrorisme, le chef de la diplomatie malienne était hier face aux médias autour d’un déjeuner de presse qu’il a offert aux directeurs de publication. Objectif : faire le point sur la participation malienne à la réunion. Pourquoi le Mali y était présent ? La rencontre d’Alger remet-elle en cause l’initiative du président Amadou Toumani Touré d’organiser un sommet des chefs d’Etat à Bamako ? Qu’est-ce qui a été dit et arrêté à Alger ? Moctar Ouane s’est expliqué.
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale a d’abord fait un tour d’horizon du contexte dans lequel s’est tenue la rencontre d’Alger sur la sécurité dans la région sahélo-saharienne.
Cette réunion des ministres des Affaires étrangères des pays de la bande sahélo-saharienne tenue à Alger le 16 mars 2010 a permis aux sept pays participants d’actualiser leur analyse des questions sécuritaires dans un esprit de concertation et d’évaluer la situation sécuritaire dans la bande.
Moctar s’est dit fier de participer à cette réunion pour faire valoir les intérêts du gouvernement malien.
En se rendant à Alger, précise le ministre Ouane, l’État malien avait plusieurs objectifs notamment de faire en sorte que l’initiative algérienne ne constitue pas une initiative parallèle à celle du président de la République, Amadou Toumani Touré ; et de confirmer les engagements pris à Bamako, en novembre 2008, lors de la conférence ministérielle préparatoire du sommet des chefs d’État.
La réunion a d’ailleurs permis aux pays de la région d’approfondir les efforts conjoints entrepris depuis la rencontre de Bamako de novembre 2008.
Le communiqué final, adopté à Alger, réconforte le Mali dans son engagement. C’est pourquoi, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale se réjoui des résultats de la réunion d’Alger dont le texte final a salué expressément, dans son paragraphe 11, la validité et la pertinence des conclusions de la conférence ministérielle préparatoire de Bamako de novembre 2008.
La réunion d’Alger a, en outre, recommandé la tenue, dans les meilleurs délais à Bamako, de la conférence des chefs d’État sur la paix, la sécurité et le développement dans la région sahélo-saharienne, initiée par le président Amadou Toumani Touré.
Par rapport au sommet de Bamako, le ministre a rassuré les uns et les autres sur la tenue de cette conférence conformément à la volonté des pays ayant participé à la réunion d’Alger.
Parce que, dit-il, le Mali a fait ses preuves dans la lutte contre le terrorisme en agissant sur le terrain et en posant des actes concrets.
Notre pays a adopté, le 5 mars 2010, une nouvelle stratégie de lutte contre le terrorisme. Il se prépare à revisiter tous les accords bilatéraux qui le lient à ses voisins tout en renforçant ses dispositifs juridiques et sécuritaires.
« Pour réussir la lutte contre le terrorisme, le Mali compte d’abord sur ses propres forces… », a clamé le ministre Ouane. Qui ajoute que « le Mali agit, mais il a besoin d’être accompagné ».
Idrissa Maïga
25 Mars 2010.