Dans le cadre du débat général de la 63e assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies (ONU) dont le thème portait sur « l’impact de la crise alimentaire mondiale sur la faim et la pauvreté dans le monde ainsi que le besoin de démocratiser les Nations Unies », le ministre des Affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali, Moctar Ouane, s’est adressé le samedi 27 septembre 2008 aux chefs de délégations des 192 États membres de l’ONU.
Le choix de ce thème par l’organisation n’est pas un fait du hasard. Il intervient à un moment où le monde entier est frappé par la conjecture des crises alimentaire et énergétique. Le Mali à l’instar d’autres pays du monde est frappé de plein fouet par cette crise mondiale. Moctar Ouane a d’entrée de jeu expliqué que le gouvernement du Mali est fortement préoccupé par la crise alimentaire et énergétique de l’heure. Ainsi pour apporter des solutions appropriées au problème, il dira que notre pays a initié des séries de mesures afin de juguler ses effets.
Des mesures qui se sont traduites, selon lui, par la suspension temporaire des droits de douane et des taxes sur les produits alimentaires de base: le riz, la farine, le blé, l’huile, le lait et le sucre, ainsi que la subvention du gaz, des hydrocarbures et des intrants agricoles. « Au delà, mon pays a la ferme volonté de parvenir à la souveraineté alimentaire et de devenir une puissance agricole à moyen terme. Dans cette perspective, nous avons fait de l’agriculture le principal levier de notre stratégie de croissance accélérée », a-t-il poursuivi.
Par ailleurs, le ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale du Mali a informé l’assemblée générale des actions et initiatives en cours de réalisation dans le cadre du Programme de Développement Économique et Social (PDES). Un projet dont l’objectif essentiel est de trouver une réponse adéquate aux problèmes liés à l’agriculture, l’éducation, la santé, la bonne gouvernance et l’état de droit.
L’insécurité à laquelle sont confrontées les populations du Nord-est de Kidal n’est pas passé sous silence. Sur ce sujet, Moctar Ouane a fait savoir à la face du monde : « le Mali demeure convaincu que la prévention des conflits et leur règlement par des moyens pacifiques constituent le gage le plus sûr pour maintenir la paix et la sécurité internationales ».
Il a ajouté aussi que la sécurité dans la région sahélo saharienne est intimement liée à celle des Etats et des populations partageants cet espace. Aux dires de Moctar Ouane, la résolution de cette crise permettra d’apporter des réponses adaptées aux problèmes et défis auxquels ils sont confrontés: l’insécurité, le banditisme transfrontalier, le terrorisme, les trafics de drogues, d’armes et d’être humains.
Après avoir évoqué les préoccupations nationales, Moctar Ouane a relevé quatre défis qui se posent à la communauté internationale et qui tiennent à cœur le Mali : la survie de la planète menacée par des changements climatiques, la pandémie du VIH/Sida, la situation des pays en développement sans littoral et la question de la reforme institutionnelle de l’ONU.
S’agissant des crises africaines, il s’est réjoui des progrès réalisés dans le règlement des conflits en Côte d’Ivoire, au Soudan, en Somalie et dans la région des Grands Lacs.
En outre, le ministre a pris part au débat spécial organisé sur l’Afrique, à la cérémonie de signature de la charte révisée de l’Organisation de la conférence islamique (OCI) et à la réunion des pays membres de la communauté des démocraties.
Hadama B. Fofana
03 Octobre 2008