A la cérémonie de dédicace de son livre « Paroles d’honneur » à Bamako, au CICB, le mercredi 12 mai 2010, la Première Dame de Côte d’Ivoire, Mme Simone Ehivet Gbagbo, a pointé un doigt accusateur vers l’ancienne métropole et particulièrement la « France chiraquienne ». Pour elle, la crise ivoirienne n’aurait pas connu la tournure qu’on lui connaît si cette France-là n’y a pas joué sa… partition. Il est temps, a-t-elle martelé, de se libérer de ces rapports de condescendance.
Présentant son livre, véritable bestseller en Côte d’Ivoire, la tendre moitié du président Laurent Gbagbo de la République de Côte d’Ivoire a déclaré que le bouquin retrace une facette de la lutte que « nous avons menée dans notre pays face à beaucoup d’adversités et d’obstacles ».
Elle a rappelé qu’elle a fait la connaissance de Laurent Gbagbo en 1972 à l’Université, alors qu’elle était membre de la Jeunesse Estudiantine Catholique (JEC), moins connue que celui qui deviendra son époux qui, lui, était bien connu dans les milieux estudiantins comme un opposant au pouvoir PDCI de Félix Houphouët Boigny.
Elle a rappelé le parcours de lutte politique que le leader du Front Populaire Ivoirien a eu et qui l’a conduit à arriver, de haute lutte, au pouvoir en 2000, après le putsch électoral de Robert Guéï.
Pour la Première dame de Côte d’Ivoire, plusieurs obstacles vont jalonner l’exercice du pouvoir par le président. Il s’agit de l’insurrection menée par une partie des forces armées en 2001 avec son cortège de ce que l’on a appelé « le charnier de Yopougon » (dont Gbagbo était accusé d’en être l’auteur) et la rébellion déclenchée en 2002 contre le pouvoir du président Gbagbo, avec à la clé des assassinats de personnalités et de plusieurs centaines d’Ivoiriens. Et Simone Ehivet Gbagbo de dénoncer la main de la « France chiraquienne » derrière ces « complots contre le paisible peuple de Côte d’Ivoire ».
Elle a également accusé la communauté internationale dont l’ONU sous la férule de son ancien Secrétaire général, Koffi Annan, comme étant complice de cette adversité contre le pays de Nana Houphouët Boigny. « Nous devons briser les liens d’assujettissement à l’ancien colonisateur. Nous devons aussi nous battre contre l’ignorance et aller vers l’amour du travail pour construire nos pays ».
Avant l’intervention de Simone Gbagbo qui a été suivie de quelques questions-réponses, la présidente du Comité d’organisation de cette cérémonie de dédicace, Mme Mariam Kagnassy et le représentant du maire de Bamako, Hady Mody Sall ont chacun souhaité une chaleureuse bienvenue à la première dame de Côte d’Ivoire et à toute la délégation qui l’accompagnait.
Pour sa part, Moussa Baba Coulibaly, ancien journaliste à l’ORTM et ex-présentateur de l’émission littéraire » En toutes lettres » a présenté un aperçu succinct de ce livre de 511 pages. « Il s’agit d’un livre grave dans lequel Simone Gbagbo livre sa part de vérité sur les événements survenus en Côte d’Ivoire depuis la survenance de la crise en 2002…
Les idées de Laurent Gbagbo, son combat contre la corruption dérangent. Ce qui lui vaut des menaces, des intimidations, des complots… ». Il a expliqué que ce livre est écrit dans un style assez vivant et simple, soutenu par des proverbes de la sagesse africaine.
Quelques morceaux choisis : » il n’y a que le ciel qui voit le dos de l’épervier ; le monde aura beau changer, les chats ne pondront jamais ; la nuit a beau durer, le jour finit toujours par arriver ».
La cérémonie a pris fin par la dédicace proprement dite du livre payé à 10 000 F CFA l’exemplaire par plusieurs invités. Suivi d’un cocktail dans une ambiance festive.
Bruno Djito SEGBEDJI
14 Mai 2010.