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La coalition pour le Mali est l’alliance conclue momentanément entre des citoyens maliens pour défendre des intérêts communs, à savoir la stabilité politique, le retour de la paix et de la sécurité dans le Nord. Créée le 26 mars dernier, elle a envoyé, du 17 au 24 août, une délégation dans les trois régions occupées du Nord : Tombouctou, Gao et Kidal. Hier, elle a tenu une conférence de presse, à la Maison de la presse, pour partager avec les médias son rapport de mission.

jpg_une-1005.jpgCette mission de la Coalition pour le Mali avait pour but de témoigner sa solidarité aux populations des régions occupées, prendre contact avec les acteurs locaux et faire des constatations afin de faire un lobbying auprès des autorités. Les émissaires de la Coalition pour le Mali ont rencontré, en premier lieu, les notables, les chefs religieux, les leaders de jeunesse et de la société civile, les élus. En second lieu, ils ont rencontré les dirigeants des différents groupes armés qui occupent le Nord. Le conférencier, Tiébilé Dramé a fait savoir que le chemin du Nord est ouvert et que les principaux occupants, Ançardine et Mujao se rendent comptent, maintenant, qu’ils ne peuvent pas remplacer l’Etat malien.

Le besoin de l’Etat se fait énormément ressentir à tous les niveaux. Pour le conférencier, il est très difficile de se passer de l’Etat. Puisque l’Etat malien demeure la forme d’institutionnalisation du pouvoir politique et l’autorité souveraine s’exerçant sur l’ensemble du peuple dans les limites du territoire national. Il a précisé que nulle part dans le Nord, les interlocuteurs rencontrés ne mettent en cause l’intégrité du territoire. Ce qu’ils demandent, c’est l’application de la Charia. Le conférencier a rapporté que le porte-parole d’Ançardine a affirmé que des mesures sont en train d’être prises par rapport à l’abus des lois islamiques de certains de leurs membres. Comme conclusion, la Coalition pour le Mali demande à l’Etat de prendre le relais, en relation avec la société civile et explorer toutes les possibilités pour restaurer la stabilité et la paix dans le pays.

Ce que l’on peut craindre aujourd’hui, c’est la fédéralisation de la République du Mali. Le fédéralisme, c’est ce mode organisationnel permettant à des collectivités politiques d’évoluer ensemble, tout en conservant leur autonomie locale, sous l’autorité d’un pouvoir central, unique et souverain, établi constitutionnellement. Mais aux dire du doyen ambassadeur Mohamed Mahmoud El Oumrany, chef de la délégation de Tombouctou, le Mali retrouvera son intégrité territoriale, par la voie du dialogue.

Rokia DIABATE

Le Prétoire du 30 Août 2012


Mali : la principale revendication d’Ançar Dine est de discuter avec l’actuel gouvernement sur quelle administration pour Kidal

BAMAKO, 29 août (Xinhua) — Le président de l’Assemblée régionale de Kidal, Homeny Belco Maïga, a indiqué mercredi à Xinhua que « la principale revendication d’Ançar Dine, aujourd’hui, est de discuter avec le gouvernement en place sur quelle administration, quelle justice en chapeau la Charia, quel développement pour Kidal ».

M. Belco Maïga était le chef de la délégation d’une mission effectuée du 17 au 24 août dernier par la Coalition pour le Mali à Kidal. La même Coalition a effectué des missions dans les autres deux régions du nord du pays à savoir Gao et Tombouctou, sous occupation.

« Les responsables d’Ançar Dine sont demandeurs de dialogue parce qu’ils n’ont jamais refusé cela. D’après eux, c’est la première fois que des Maliens viennent vers eux pour discuter réellement, et surtout des frères », a-t-il indiqué.

« Leur principale revendication, aujourd’hui, est de discuter avec le gouvernement en place sur un certain nombre de paramètres : quelle administration pour Kidal, quelle justice en chapeau la Charia pour Kidal, quel développement pour Kidal. Ils n’ont jamais nié le fait qu’ils sont des Maliens », a-t-il affirmé ajoutant « A notre avis, au sein de la Coalition, ils n’ont pas d’idée séparatiste ».

Evoquant l’application de la Charia, le président de l’ Assemblée régionale de Kidal a souligné que « les responsables d’ Ançar Dine ont été jusqu’à dire que ‘même s’il faut appliquer la Charia à Abeïbara seul, ils allaient l’appliquer’. Ils n’ont pas parlé de tout le Mali » précisant que « Tout est à discuter avec le Mali et la Charia est à discuter aussi, ce n’est pas fermé ».

Homeny Belco Maïga a confié que « En application de la Charia, pour rouvrir l’école, ils demandent à ce que les filles soient séparées des garçons, je crois que c’est une possibilité. Ils demandent aussi que les enseignants ne soient pas des chrétiens mais des musulmans. Ils disent qu’ils sont prêts à sécuriser toute personne (musulman ou chrétien) qui vient pour le développement de la région de Kidal ».

Par ailleurs, a-t-il ajouté « Maintenant, ils n’acceptent pas des gens de Kidal, même s’ils ne sont pas musulmans, qui veulent construire par exemple des églises. Or, à Kidal, on sait qu’il n’y a pas de chrétiens parmi ses ressortissants ».

Dans ses recommandations, la Coalition pour le Mali a souhaité le retour de l’Etat dans les régions occupées. Selon Homeny Belco Maïga, « L’Etat peut revenir, mais sous une autre forme. Il faut redéfinir les conditions de ce retour ».

Celui-ci a conclu que « Les maîtres des lieux sont prêts pour le retour des ONG, électricité, téléphones etc. Aujourd’hui, les services de santé sont déjà fonctionnels à Kidal. La zone est bien approvisionnée mais il n’y a pas d’argent. Sans le salaire des fonctionnaires, sans d’autres revenus, on ne peut avoir d’argent ».

Le 2012-08-30 10:02:34 | French. News. Cn