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12 formateurs et experts de la Mission de formation de l’Union européenne (EUTM) ont été décorés vendredi, au ministère de la Défense et des Anciens Combattants. La cérémonie présidée par le ministre Yamoussa Camara, s’est déroulée en présence du chef d’Etat-major général des Armées, le général Dahirou Dembélé, du représentant du commandant de la mission EUTM, le colonel Vincent Roué, chef d’Etat major de l’EUTM. Plusieurs attachés de défense des ambassades et directeurs de service ont pris part à la cérémonie.

12 militaires étrangers ont été élevés au grade de « chevalier de l’Ordre national du Mali à titre étranger ». Parmi eux figurent 7 Français : les colonels Vincent Roué, Bruno Heluin, Christophe Paczka, les lieutenants-colonels Pascal Lanni, Jean Pierre Aubry, Ludovic Ribierre et Fabien Miclot. Les 5 autres sont de différentes nationalités. Il s’agit du colonel Luigi-Mihai Burca de Roumanie, du lieutenant-colonel James et du major Simon Egan Melville de Grande-Bretagne, du lieutenant-colonel Juan Angel Bote Paz, d’Espagne, du major Macro Serr d’Allemagne.

Le colonel Vincent Roue, chef d’Etat major de l’EUTM, s’est dit extrêmement touché par l’attention ainsi manifestée à l’endroit de la Mission. Ces décorations, a-t-il souligné, sont la marque de la reconnaissance des efforts individuels et collectifs ainsi que celui du caractère européen de cette mission qui a abouti à une relation de camaraderie et de communauté de vue sur la tâche à accomplir. Il s’est dit convaincu que cette relation se renforcera dans les mois à venir.

jpg_waraba-deco.jpg« A travers ces récompenses individuelles, c’est l’engagement de l’EUTM qui vient d’être ainsi salué. La présence sur les rangs d’officiers de quatre pays différents marque le caractère multinational de l’entreprise qui est la nôtre. Ce sont en effet 22 pays qui ont décidé de relever, ensemble, le défi qui leur a été proposé en dépit des différences linguistiques et culturelles » a-t-il expliqué en assurant que la confiance s’est durablement instaurée, sur le terrain entre Européens et Maliens dès le début de la formation.

Cette relation privilégiée, a jugé le responsable de l’EUTM, est l’un des facteurs clefs qui permet de gérer efficacement ensemble des situations parfois délicates. C’est cette relation qui permettra de surmonter l’ampleur des tâches qu’il reste à accomplir dans le cadre de l’œuvre commune que représente la restructuration et le renforcement des forces armées maliennes. Le colonel Vincent Roue a réitéré au ministre de la Défense l’engagement des hommes et des femmes de la mission EUTM à nos côtés. La formation du 2ème bataillon est prévue dans deux semaines, a-t-il annoncé.

Le ministre de la Défense et des Anciens Combattants, Yamoussa Camara, a remercié l’UE et la mission EUTM qui aident à l’émergence d’une armée républicaine, professionnelle et disciplinée.

Les résultats atteints au terme de cette première session sont très encourageants et promettent le bon déroulement du programme, a-t-il estimé. Ce qui est réconfortant car il s’agit pour notre pays de préparer un outil de défense apte à faire face aux contingences sécuritaires du moment, mais aussi et surtout de construire une armée républicaine débarrassée des scories politiques et au service exclusif de la nation.

Yamoussa Camara a remercié l’UE pour son aide multiforme qui va de la construction d’infrastructures au renforcement des capacités les plus diverses, sans compter les aides humanitaires, l’appui politique et logistique afin de permettre à notre pays de se remettre de la crise qui l’a secoué. La formation des forces armés et de sécurité est certainement l’une des principales réponses que l’UE a apportées à la crise malienne, a conclu le ministre.

Abdourhamane Touré

L’essor du 17 Juin 2013


Après la sortie avortée du 8 juin du premier contingent malien formé par l’UE : Le grade de Lieutenant acquis d’office pour 5 militaires du bataillon Waraba

La sortie de ce bataillon de soldats maliens formés par l’UE prévue pour le samedi 8 juin a été repoussée à cause d’un mouvement d’humeur manifesté par ces derniers. En effet, dans leurs doléances soumises à l’Etat-major malien, ils ont réclamé un passage au grade supérieur et une prime. Si le versement de la prime de guerre dite prime « Amadou Haya Sanogo » d’un montant de 50 000 FCFA est loin d’être résolu, par contre le passage d’aspirant à celui de lieutenant pour cinq des leurs semble désormais acquis. De source proche de la défense, cette décision arrêtée par l’Etat-major pourrait être validée dans les jours à venir.

EUTM130404aLes cinq soldats dont il est question ont suivi une formation de sept ans à l’extérieur notamment en Russie. Après leur retour, ils sont rentrés à l’EMIA spéciale pour une formation de neuf mois en qualité d’aspirants au grade de lieutenant.

En raison de la crise sécuritaire et institutionnelle qui a affecté notre pays, ils n’ont pu s’acquitter de ce stage comme il se doit. Sur les neuf mois, ils n’ont eu droit qu’à deux petits mois de formation. Et lorsqu’il s’est agi de former des militaires dans le cadre de la mission européenne de restructuration de l’armée malienne, ils seront affectés au bataillon Waraba.

jpg_operation-waraba.jpgAprès plus de deux mois de formation assidue menée de main de maitre par une pléiade de formateurs européens, l’Etat-major a voulu fêter en grandes pompes cette sortie. Celle-ci n’aura pas lieu à cause d’une requête soumise à l’Etat-major. Il s’agit de l’avancement à un grade supérieur et le versement à défaut d’une prime de guerre, d’une indemnité d’absence temporaire. Le chef d’Etat-major adjoint de l’armée, le colonel-major Adama Dembélé représentant le général Dahirou a refusé d’accéder à ces demandes. La tension est montée d’un cran. Les formateurs européens décident de s’interposer, ils ont été priés de ne pas s’y mêler et que c’est une affaire purement malienne qui sera résolue entre les Maliens. Après un sale quart d’heure passé en compagnie de ces militaires, certains se sont tout de même résolus à laisser filer le chef d’Etat-major adjoint. Ce qui fut d’ailleurs fait. Un congé d’une dizaine de jours a été accordé à ce bataillon pour faire baisser la tension et permettre aux responsables militaires d’étudier leur cas.

Il nous est revenu qu’après tractations, l’Etat-major est sur le point d’accéder à la demande d’avancement de cinq militaires aspirant au grade de lieutenant. S’agissant de l’indemnité d’absence temporaire, elle serait à l’étude.

Il y a lieu de préciser que les éléments du bataillon Waraba n’ont jusque là perçu que la prime globale d’alimentation.

Nous y reviendrons.

Abdoulaye DIARRA

L’Indépendant du 17 juin 2013.