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Les résultats de cette étude ont été diffusés le 16 novembre 2005 à Sadiola. Si la présence de la SEMOS a contribué à développer significativement les infrastructures sanitaires et scolaires et partant les conditions de vie des populations, on a observé tout de même une recrudescence de plusieurs affections sexuellement transmissibles au cours des 5 dernières années selon le système d’information sanitaire de Sadiola.

Les troubles de la grossesse constituent une préoccupation majeure des populations et l’analyse de l’histoire génésique des femmes montrent que les avortements sont assez fréquents dans la commune de Sadiola et principalement dans les villages de Yatela, Farabacouta, Tabakoto et Boronkomé en zone minière.

DE L’AVORTEMENT DANS LA ZONE

Selon les déclarations des populations dans le rapport présenté par Dr Soumaré Absatou N’Diaye, chef du département santé communautaire de l’Institut National de Recherche en santé publique (INRSP) coordinatrice de l’étude, l’avortement pose problème dans la zone. Le nombre moyen d’avortements par femme en zone minière est de 0,37 contre 0,36 en zone contrôle.

A Yatela (zone minière) près de 4 femmes sur 5 ont eu un avortement au cours des 5 dernières années; à Tabakoto, Farabacouta et Boronkomé, plus d’une femme sur deux a fait un avortement de 2000 à nos jours.

Dans la zone contrôle (hors mine), à Farabana, Bendougou, un peu moins de 2 femmes sur 3 ont fait un avortement au cours des 5 dernières années. Les principales maladies que l’on rencontre chez les femmes sont : les troubles liées à la grossesse, les douleurs abdominales, la fièvre, la toux.

LES INCERTITUDES DE L’APRES MINE

Les avis sont partagés en ce qui concerne l’apport de la mine. Pour beaucoup, le projet a contribué à l’appauvrissement des familles autochtones (retrait des terres cultivables et interdiction de l’orpaillage), à l’enrichissement de nouveaux arrivants, à la dépravation des moeurs (prostitution, vol, alcool), à l’apparition de nouvelles affections.

Pour cette catégorie de personnes, l’après mine signifiera la disparition pure et simple de tous ces problèmes.

Pour d’autres, malgré l’existence de ces maux qui vont de pair avec l’évolution, le projet a contribué au développement de la localité.

L’étude épidémiologique recommande des études médicales sur la santé des populations.

Daba Balla KEITA
Source : INRSP/SEMOS

23 novembre 2005.