Au bout de 11 ans d’exploitation la mine de Sadiola a généré 302 milliards de Fcfa et celle de Yatela 60 milliards de Fcfa soit une contribution à l’Economie malienne de 362 milliards de Fcfa. Les actionnaires de la société d’exploitation de la mine d’or de Sadiola (Semos) ont bénéficié de 113,23 milliards de Fcfa. Pour les deux mines, la société a créé 2500 emplois et 93% des employés sont des Maliens.
Le Conseil d’Administration de Semos qui vient de tenir sa session a dégagé le constat que Sadiola maintient le cap de mine de classe internationale. En 2004, la mine a contribué pour près de 10 milliards de Fcfa dans la région de Kayes.
Tournée vers l’avenir la mine a inscrit dans sa ligne de mire, la lutte pour adhérer aux normes environnementales prescrites par la Banque mondiale, et les actions de développement intégré de la Commune de Sadiola. 600 millions de Fcfa ont été débloqués pour le développement intégré de la Commune de Sadiola.
C’est dans ce contexte que s’est tenue le 6 mai à Sadiola la conférence de presse animée par les responsables de la société. Etaient présents, le ministre des domaines de l’Etat et des Affaires foncières, Mme Soumaré Aminata Sidibé, le ministre des mines de l’Energie et de l’Eau, Ahmed Diane Semega et leurs proches collaborateurs.
La mine de Sadiola qui a commencé la production en 1996 a pour actionnaires Anglogold Ashanti pour 38%, Iamgold pour 38%, Gouvernement du Mali 18% et IFC 6%. Sadiola emploie 1069 personnes. Quand à la mine de Yatela dont la production a débuté en 2001, les actionnaires sont Anglogold Ashanti pour 40%, Iamgold pour 40% et le gouvernement du Mali 20%.
Yatela emploie 720 personnes. Les deux mines Sadiola et Yatela partagent la même direction. 600 millions pour développer la Commune de Sadiola Selon le Président sortant du Conseil d’Administration, Dave Hugston, l’une des valeurs essentielles de la société est la sécurité qui n’est pas négociable. A celle-ci s’ajoute l’appui aux projets de développement communautaire durable, la préservation de l’environnement d’une manière responsable, le renforcement des capacités et l’engagement à développer un partenariat mutuellement bénéfique avec les parties prenantes. A la suite du Directeur général Stan Paget, les différents responsables ont expliqué leurs domaines de compétence.
Les mines contribuent énormément à l’économie de Kayes et du Mali.
Approximativement 60% des employés sont de la région de Kayes. Semos et Yatela dépensent par an 440 millions de Fcfa pour l’entretien de la route nationale entre Kayes et Sadiola, long de 100 km. Des sommes importantes vont également dans le développement des compétences techniques, des bourses d’études pour des employés et étudiants maliens. On retient à cet effet que dix étudiants ont été admis à l’université de Pretoria selon des bourses d’études délivrées par l’industrie minière. La société s’intéresse au développement des compétences des élus communaux et agents pour le village de Sadiola.
On assiste à une expansion sur le plan de l’éducation : 18 classes ont été construites par la mine et 4 bus mis à la disposition pour le transport des écoliers. Le programme Hey enseigne l’Anglais et les principes de fonctionnement des mines aux élèves des seconds cycles de Sadiola Kourouketo et l’Ecole de la mine. Des achats de livres d’Anglais et de «pages africaines» ont été effectués. On note également un don de 5000 livres par des amis Canadiens.
Le développement intégré de la commune de Sadiola s’inscrit dans un plan d’action dont le budget pour les trois premières années d’environ 600 millions de Fcfa à été financé par la mine. Un conseil d’administration a été mis en place présidé par le maire de la commune de Sadiola. Les représentants du village, le directeur de la Semos sont également membres de cette instance de gestion de Padi. Une association pour le développement intégré dans la commune de Sadiola a été créée à Kayes.
Les activités prévues sont le renforcement de capacité, des projets agricoles, les micro-finances. C’est au cours de la conférence du 6 mai que le maire, président du Conseil d’Administration Balla Sissoko a reçu du Directeur général de Semos Stan Paget, les clés d’un véhicule destiné à l’exécution de Padi. C’est dire que ce projet de développement intégré est sur ses marques pour démarrer.
Par ailleurs la mine a permis de construire une adduction d’eau au village de Kourouketo. Deux réservoirs de 96 m3 ravitaillent 12 bornes fontaines.
Ce système a coûté 244 millions de Fcfa. L’inauguration est prévue pour ce mois de mai.
A Sadiola également, il est prévu la construction d’un réservoir de 150 m3 qui s’ajoutera à une installation existante de 60 m3. Le village disposera à cet effet d’une adduction d’eau de plus de 200 m3. Un autre projet tient à coeur la société, il s’agit de l’Etude épidémiologique en cours par un institut malien et des organisations internationales pour déterminer l’impact des mines sur la santé des 17 villages les plus proches des opérations.
Démentir «le prix de l’or»
Le rapport final sera disponible à en croire le Directeur Général Stan Paget, courant ce mois de mai 2005. Cette étude vise à démentir un reportage sur Sadiola et Yatela réalisé sur cassette, intitulé «Le prix de l’or».
L’amélioration du centre de santé de Sadiola, la lutte contre le paludisme, le vih/sida, la drogue sont parmi les préoccupations de la société. Un fonds est mis en place pour les interventions chirurgicales infantiles. Une contribution mensuelle volontaire de 10.000 Fcfa par expatrié est instituée pour ravitailler ce fonds.
Selon le directeur général il est possible aujourd’hui de faire à Sadiola, le test du Sida.
Outre des dispositions prises pour le suivi environnemental par une provision de 8,6 milliards Fcfa à Sadiola et 3,4 milliards Fcfa à Yatela, des études sont également en cours pour prolonger la vie de Yatela par l’exploitation du sulfureux profond. Les questions concernent l’énergie de Manantali, l’installation de stockage de déchets, la récupération du cyanure.
Boukary Daou
Envoyé spécial
9 mai 2005