Les actionnaires de la Mine d’or de Morila, à savoir Anglogold Ashanti 40% et l’Etat Malien 20% ont sacrifié à la tradition comme à l’accoutumée après chaque conseil d’administration en présentant à la presse les résultats de l’entreprise.
Ainsi, selon le rapport annuel de la société pour l’année qui se termine le 31 Décembre 2004, lequel rapport a été soumis et classé par la commission de sécurité, d’échange et de valeur le 14 Juillet 2005, la Mine d’or de Morila, du début de l’exploitation en Octobre 2000 au 31 Mars 2005 a contribué à l’économie malienne à hauteur de 250 milliards de F CFA.
A la même période, elle a distribué entre les actionnaires 220 milliards de dividendes. Le projet de Morila lui même en question a été développé pour un coût de 56 milliards de francs CFA, dont plus de 527 millions de CFA en infrastructures et logements dont un lac artificiel, et plus de 217 millions CFA dans les projets de développement socio-sanitaires (écoles, centres de santé etc).
Autre résultat, en ce qui concerne la sécurité au travail, la Mine d’or de Morila a été classée 1er lors d’un concours organisé par l’INPS (Institut National de prévoyance Sociale) en 2003 et 2ème en 2005 au concours organisé entre les entreprises maliennes.
LES STATISTIQUES DE LA MINE
Au premier trimestre de 2005, la Mine d’or de Morila a traité 856.870 tonnes de minerai en raison de 6,67gr par tonne de minerai. La quantité d’or produite est de 5.188 kg, ce qui confirme la forte teneur de la mine. En trois mois d’exploitation seulement, la société a réalisé un bénéfice net d’exploitation de 35 milliards FCFA après impôt.
Du début des opérations en 2000 à nos jours, la mine d’or de Morila a traité 13.8 millions de tonnes de minerai dont la teneur est de 8.68 gr par tonne. La quantité totale d’or produite est de 104 tonnes soit 3.3 millions Oz. La société a réalisé un bénéfice net d’exploitation après impôt de 361 milliards FCFA
DE L’EMPLOI ET DE LA FORMATION
En Juin 2005, les statistiques de l’emploi à la mine d’or de Morila ont donné au total 1.565 travailleurs. Les entreprises sous-traitantes fournissaient le gros lot des contingents, soit 1.058 travailleurs dont 1013 Maliens et 45 expatriés.
Morila-SA emploie 461 Maliens et 46 expatriés. Dans le domaine de la formation, treize travailleurs ont bénéficié d’une formation en management pour un coût de 45.271 dollars US ; 13 autres employés ont bénéficié d’une formation en technique et de bourses pour un coût de 32.880 dollars US
CONTRIBUTION AU DEVELOPPEMENT LOCAL
La Contribution de la Mine d’or de Morila au développement Communautaire touche les domaines de la Santé, de l’Environnement, de l’Education, de l’Agriculture, de l’Art de la Culture et de l’aide aux projets évoluant dans la zone.
Dans le domaine de la santé, la société a engagé 121 millions dans la construction des centres de santé, le contrôle du malaria avec l’achat des moustiquaires imprégnées, la pulvérisation des maisons, la campagne de lutte contre le VI H/SIDA, l’organisation des cours de sensibilisation, la formation des pairs éducateurs, la distribution gratuite de préservatifs, la surveillance médicale des maladies professionnelles.
La politique environnementale mise en place à Morila s’articule autour des directives de la Banque Mondiale relative à l’environnement, la santé et la sécurité au travail dans les mines tel le broyage et l’exploitation à ciel ouvert ; les politiques et missions environnementales de Randgold Ressources et de Anglogold Ashanti ; et toutes les exigences définies par les autorités maliennes pour un coût de plus de 2 millions FCFA. Plus de 184 millions ont été engagés dans l’éducation ; 116 millions dans l’aménagement des terres agricoles…
DE LA DUREE DE VIE DE LA MINE
Officiellement la fin de l’extraction de la mine d’or de Morila est projetée jusqu’en 2012. Mais, des experts avancent que plusieurs paramètres entrent en ligne de compte dans la durée de vie de la mine. Elle est définie en fonction du prix des denrées, du régime fiscal, des coûts d’exploitation et de traitement , des coûts pour être conforme avec la législation, de la stabilité politique et de la réserve du gisement rapportés au coût total d’exploitation.
Les questions des journalistes étaient relatives à l’exploitation abusive de la mine, la grève dans la mine ; le sort de Morila après mine, l’état du partenariat entre Anglogold Randgold et l’Etat malien…
En réponse à ces questions les administrateurs de Morila composés entre autres du Dr Mark Bristow, Président Directeur Général de Randgold Resources, Mamadou Samaké, Roger Williams, Kathy du Plessis ; Glen Koroqchuk, Directeur Général d’Anglogold, Samba Touré, directeur des opérations, Nouhoum Diakité, Philippe Berten ; Dr André Traoré, représentant l’Etat Malien, M. Togola Conseiller Technique au Ministère des Mines ont tenté de donner des éclaircissements.
Ainsi, il apparaît clairement dans leurs réponses qu’il n’y a pas d’exploitation abusive de l’or à Morila sinon, la mine n’irait pas jusqu’en 2012. Tout de même, “nous sommes tombés sur des parties très riches. Là où il est prévu 10 g, nous avons peut être trouvé 20 g”, a affirmé Mamadou Samaké, un administrateur.
Donc l’idée d’exploitation abusive de l’or à Morila n’est pas fondée, selon lui. Il n’y a pas de grève à Morila ; plutôt, c’est la SOMADEX, un sous-traitant à Morila qui a été affectée par une grève le mois dernier.
Les administrateurs ont pensé au sort de Morila après la fermeture de la mine ; pour cela une fondation a été créée dotée d’un fonds de 500.000 dollars pour le financement des projets après mine.
Selon M. Togola, conseiller technique au Ministère des Mines, les rapports entre les partenaires (Rangold, Anglogold et l’Etat Malien) ne posent aucun problème parce que les rôles sont définis dans les documents.
“Tout est consigné dans un document et au moindre problème, ce sont les documents qui tranchent.” a-t-il dit. L’ouverture de la Mine d’or de Loulou qui verra son premier lingot d’or coulé en ce mois d’août est une autre alternative à la fermeture de la Mine d’or de Morila.
Daba Balla KEITA
04 août 2005