« Lorsque le nombre de travailleurs migrants dans le monde frise les 200 millions, leur productivité et leurs salaires sont un puissant outil de réduction de la pauvreté « , a déclaré François Bourguignon, économiste en chef et premier vice-président, Économie du développement, de la Banque mondiale.
« Les envois de fonds des travailleurs à l’étranger, en particulier, sont un moyen important d’échapper à la pauvreté extrême pour un grand nombre d’individus. Le défi à relever par les décideurs est de réaliser pleinement les avantages économiques potentiels tout en gérant les conséquences sociales et politiques que cela implique. »
Le rapport GEP de cette année, intitulé The Economic Implications of Remittances and Migration (Implications économiques des envois de fonds et de la migration), prévoit par ailleurs un ralentissement de la croissance économique dans les pays en développement, de 6,8 % en 2004 à 5,9 % cette année et 5,7 % en 2006.
Ces pays continueront à enregistrer des taux de croissance très élevés par rapport aux taux historiques, et près de deux fois supérieurs à ceux des pays à revenu élevé. La croissance économique dans ce dernier groupe devrait également ralentir, de 3,1 % en 2004 à environ 2,5 % en 2005 et 2006.
Le niveau élevé des prix pétroliers, les contraintes de capacité et la hausse progressive des taux d’intérêt sont les principaux facteurs qui freinent l’expansion mondiale.
« Jusqu’à une date récente, la demande mondiale soutenue et l’augmentation des prix des produits non pétroliers ont atténué l’impact du renchérissement du pétrole sur les pays en développement importateurs de pétrole« , explique Andrew Burns, auteur de l’un des chapitres du rapport.
« L’augmentation du prix du pétrole depuis 2004 devrait cependant générer des coûts économiques substantiels pour les pays pauvres importateurs de pétrole qui ne sont pas entièrement pris en compte dans leur PIB »
L’impact négatif de l’augmentation du prix du pétrole sur les termes de l’échange est estimé à quelque 3 % du revenu dans les pays importateurs de pétrole. Si rien n’est fait pour aider les pays les plus vulnérables, ils risquent d’être contraints de réduire leurs importations de produits essentiels.
B.M.
18 novembre 2005.