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Assassinat du gérant du foyer du 333ème régiment des parachutistes : Meurtre prémédité ou un cas isolé ?

Le gérant du foyer du 333ème régiment des parachutistes a été froidement abattu par des hommes en tenue, dans la nuit du Jeudi au vendredi dernier. Cette énième escalade de la violence, au sein des forces de défense et de sécurité, a suscité de nombreux questionnements auprès des populations de Point-G et Koulouba. Est-ce un meurtre prémédité ou un cas isolé qui aurait mal tourné ? La réponse à cette question revient à la justice. Pour notre part, et pour des raisons que vous n’êtes pas sans ignorer, nous nous limiterons aux faits pour ne pas nous retrouver à quelques kilomètres de Bamako ou dans un lit d’hôpital.

Hamadoun était un béret rouge du 333ème régiment. Il avait été détaché depuis son incorporation à l’armée, auprès du camp para de Koulouba non loin du palais présidentiel. Il était en plus, le gérant du foyer dudit camp militaire. Il a été tabassé à sang, avant d’être criblé de balles, par des hommes armés et habillés en tenue militaire. Selon plusieurs sources, les 4 auteurs de ce crime seraient venus à bord d’un véhicule 4X4.

Aussitôt arrivés, ils se sont faits une place comme tous les autres clients ordinaires. Ils auraient commandé de la bière et furent servis. Après s’être régalés, ils voulurent s’en aller sans payer la facture. Croyant qu’ils avaient tout simplement oublié, le gérant aurait tenté tout simplement de leur rappelé qu’ils n’avaient pas encore réglé l’addition. Sa tentative fut vaine. Il revînt alors à la charge pour réclamer son argent, pensant qu’ils agissaient sous l’effet de l’alcool. Il arrivât à attirer leur attention. Sauf qu’au lieu de son argent, il écopa d’une sanction physique. Il fut tabassé à sang avant de recevoir des balles sur le corps. Avant de s’en aller, les auteurs du crime auraient vidé la caisse. Ce énième acte de violence et d’insécurité suscite de nombreuses préoccupations.

Les questionnements et interrogations vont bon train. Le meurtre était-il prémédité ? Est-ce la chasse aux bérets rouges qui continue toujours ? La victime serait-elle coupable, en servant de l’alcool à ses agresseurs, de sa propre mort ? Ou s’agit-il tout simplement d’un règlement de compte ? Telles sont les questions qui méritent d’être posées et dont les réponses relèvent du ressort de la justice. En tout cas, la ville de Bamako étant devenue une véritable jungle dans laquelle prédomine la loi du plus fort, l’heure est à l’attention et aux prières.

Idrissa KANTAO

Le Flambeau du 15 Août 2012