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A l’instar de certains de nos voisins comme le Burkina Faso, la méningite frappe à nos portes. Selon les résultats de la surveillance épidémiologique, on dénombre, du 1er Janvier au 24 Février 2008, 259 cas de méningite au Mali.

Cette situation est certes alarmante, mais pas catastrophique, car dans ces chiffres, on décèle peu de cas de la pire forme de cette maladie, c’est-à-dire une inflammation des méninges.

Des dispositions sont prises

D’origine infectieuse, la méningite se traduit par une fièvre suivie d’une raideur de la nuque, de maux de tête et de vomissements. Face à la situation, les autorités sanitaires du pays sont fortement mobilisées, en vue d’éviter une épidémie de la méningite dans le pays.

Aussi, tant dans les différentes régions qu’au niveau central, des rencontres hebdomadaires sont organisées pour faire l’état des lieux et prendre, chaque fois que cela s’avère nécessaire, des dispositions appropriées pour atténuer les effets de la maladie. Parallèlement à ces actions, des séances d’information et de sensibilisation sont entreprises à tous les niveaux.

La Mairie de la Commune VI s’implique

C’est dans ce cadre que le Centre de Santé de Référence (CSR) de la Commune VI, en collaboration avec les autorités communales, a organisé une assemblée générale d’Information dans l’enceinte de la Mairie de ladite Commune.

La rencontre était présidée par le 5e Adjoint au Maire de la Commune VI, chargé des questions de santé, M. Ténémankan. Il était entouré du Médecin-Chef du Centre de Santé de Référence de la Commune VI, le Dr Boubacar Traoré et certains de ses collègues de travail, tels que le Dr Sissoko Néné Sy, des responsables des CSCOM et de la FELASCOM…

Cette assemblée générale d’information sur la méningite concernait les chefs de quartiers, les imams, les responsables de la société civile, les jeunes et les femmes de la Commune VI…

D’entrée du jeu, les spécialistes de la santé ont tenu à apaiser les esprits qui s’inquiétaient déjà. “Si tu vois qu’on nous appelle pour nous parler de la méningite, c’est urgent. Je dirai même qu’il y a peut-être une épidémie”, avait chuchoté un participant à l’oreille de son voisin. Mais l’inquiétude se dissipa d’un coup, après des explications claires fournies par le Médecin-Chef de la Commune VI et ses assistants.

D’après eux, on a recensé 259 cas de méningite au Mali, dont 9 cas en Commune VI. Pour ce qui concerne ces 9 cas, seul un cas présentait la méningite de type A, la forme la plus dangereuse de la maladie.

Au regard de la situation d’ensemble -c’est-à-dire 259 cas de méningite décelés sur le plan national-, peut-on dire qu’il y a une épidémie au Mali ? “Non, loin s’en faut“, dira le Dr Boubacar Traoré. Selon lui, pour qu’on parle d’épidémie, il faut qu’il fait au moins 5 cas sur 100 000 habitants, ce qui est loin d’être le cas actuellement.

De l’avis du Dr Traoré, ce qu’il faut surtout retenir, c’est de se convaincre que la méningite sévit désormais parmi la population. Ce qui, en termes clairs, veut dire qu’il faut renforcer les moyens de prévention. En la matière,le moyen le plus sûr, c’est surtout le vaccin.

Or, sur ce plan, la situation se présente de façon plutôt alarmante. Car, selon le Dr Traoré, cette année, il n’y aura pas de vaccination contre la méningite. Non pas parce que ce n’est pas souhaitable, mais parce qu’il n’y a pas de vaccin disponible au Mali.

En effet, cette rareté du vaccin contre le méningite semble être d’ordre mondial. D’aucuns affirment même qu’on ne fabrique plus de vaccin contre cette maladie pourtant dévastatrice. Interrogé, le Médecin-Chef de la Commune VI, déclare observer des réserves sur la question, dans la mesure où, de nos jours encore, il n’a reçu aucun écrit formel et officiel sur la non fabrication de vaccin contre la méningite.

Ce qui est sûr et certain, par contre, c’est qu’il n’y aura pas de vaccination, pour cause de manque de vaccin“, a-t-il dit. Comment prévenir alors la maladie ? En appliquant quelques petites règles élémentaires qui ne coûtent rien. Par exemple, retenir les enfants à la maison pour éviter tout contact avec la poussière et tous ces vents chauds qui soufflent en ce moment de pleine chaleur.

Ou encore, arroser très bien la cour et la devanture de la maison pour éviter tout soulèvement de poussière. Car c’est surtout la poussière qui sert de réservoir et de véhicule aux microbes responsables de la maladie.

Il revient donc à tous ceux qui servent de relais d’information et de sensibilisation (chefs de quartiers, imams, responsables de la société-civile, leaders d’associations, regroupements de jeunes, chefs de famille…, bref, tous les citoyens de la Commune VI) de prendre, chacun en ce qui le concerne, les dispositions nécessaires en vue de contrer cette maladie très dangereuse.

Telles sont les attentes recherchées par les initiateurs de cette assemblée générale d’information, en l’occurrence, le Centre de Santé de Référence et la Mairie de la Commune VI.

Selon le 5e Adjoint du maire chargé des questions de santé, M. Ténémankan Koné, la mairie, à travers le bureau communal et l’ensemble des conseillers de la Commune VI, ”ne ménagera aucun effort pour accompagner les responsables sanitaires de la Commune, en vue de gagner cette bataille contre la méningite“. Aussi, pour engagement en faveur du bien-être des populations il a été salué par les responsables du CSR de la Commune VI et les chefs de quartier.

En effet, Ténémakan Koné est le principal artisan du Programme quinquennal de développement sanitaire 2004-2009 qui, à cause de son caractère qualitatif, est devenu partie intégrante du PDSEC (Programme de Développement Social, Economique et Culturel) de la Commune VI.

Il est donc urgent de signaler aux autorités sanitaires tout cas de fièvre combiné à la raideur de la nuque et aux vomissements, car une prise en charge rapide de la méningite permet d’atténuer ses dégâts sur l’organisme.

Adama S. DIALLO

13 Mars 2008.