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Au cours du week-end, la Csm a tenu un meeting au Palais de la culture pour demander l’ouverture du gouvernement et le maintien de Cheick Modibo Diarra à la tête de la transition

« Le Mali d’abord ». C’est avec ce postulat que la Convergence pour sauver le Mali (Csm) a organisé un meeting géant, dimanche dernier, au Palais de la culture Amadou Hampaté Ba. Ils étaient tous présents, les ténors de ce regroupement de partis et mouvements politiques qui ont décidé de s’impliquer dans la gestion du pays pour une solution de sortie de crise. Mais il semble que cette manifestation a été organisée avant tout en réponse au Fdr (Front uni pour la sauvegarde de la démocratie et la République) qui, depuis quelques jours, exigent la démission de Cheick Modibo Diarra, le Premier ministre de la transition, et de son gouvernement.

Les responsables de la Csm ont été d’autant plus surpris et confus qu’il semblerait que les frontistes ont opéré un revirement inexpliqué. D’une déclaration lue par le président de la Codem, Housseïni Amion Guindo, il ressort qu’une rencontre s’est tenue le 22 juillet suite à une convocation des familles fondatrices de Bamako.

A cette rencontre ont participé la classe politique et la société civile du Mali « pour prôner la retenue, le désintéressement et le règlement de tous les différends politiques et sociaux dans le cadre de concertations nationales » dont les Niaré, les Touré et les Dravé devenaient les garants moraux de même que le Haut conseil islamique et le Réseau des communicateurs traditionnels.

Initiative des femmes leaders appartenant aux confessions religieuses, aux associations de femmes, aux partis politiques, la rencontre du 22 juillet avait pour objectif d’amener les uns et les autres à adhérer à une seule cause :« le Mali qui transcende leurs partis, associations, organisations et regroupements »

Toujours selon la déclaration, les principaux regroupements que sont la Csm, la Copam, IBK-Mali 2012, Fdr, Adps, Mali ko étaient tous présents et ont salué l’initiative « qui redonnait espoir et à laquelle ils ont publiquement et solennellement adhéré » Forts de ces adhésions, les notables ont immédiatement décidé de former une délégation pour organiser des concertations nationales. C’est alors que, « à la surprise et à la déception générales » le Fdr exige publiquement la démission de Cheick Modibo Diarra et de son gouvernement, « accusés désormais d’être responsables de tous les maux du Mali »

Une pareille déclaration n’est pas de nature, selon les « convergés », à appuyer la dynamique de solution consensuelle amorcée et gênerait « les actions en cours pour organiser dans les meilleures conditions possibles le retour du président de la République par intérim »

Et la Csm de s’interroger sur ce que veulent les signataires de ce « brûlot », sur ces vrais auteurs, sur leurs véritables motivations. Cependant, les « convergés » restent convaincus que chez les « frontistes », tous n’ont pas un besoin vital de participer au gouvernement et ne conçoivent pas une transition comme un tremplin pour remporter les futures élections. Et à ces « patriotes conscients des impératifs et des responsabilités du moment », la Csm dit que la priorité n’est pas la quête de maroquins mais « plutôt la fin des souffrances de nos frères réfugiés, déplacés ou pris en otage » dans le nord du Mali.

A ceux qui dénoncent l’amateurisme et l’incompétence du gouvernement de transition, la Csm leur demande de s’interroger sur leur propre parcours gouvernemental. « Que ceux qui invoquent l’enlisement dans la crise s’interrogent sur l’héritage légué et le rôle de chacun dans la crise ; que ceux qui invoquent les réticences du Premier ministre à demander le concours de la communauté internationale se rappellent les conclusions du sommet de Ouagadougou sur ce point ; que ceux qui invoquent les préparatifs des élections se rappellent celles qu’elles ont eux-mêmes organisées dans ce pays.

Bref une devrait amener à plus de modestie dans le jugement et les prétentions aujourd’hui étalées au grand jour »
Après ces injonctions du député Housseïni Amion Guindo, la Csm a révélé que l’exigence de la démission du Premier ministre n’est qu’une surenchère qui intervient après l’échec d’un schéma dans lequel « ceux qui cherchent absolument la confrontation » avaient d’abord exigé un gouvernement d’union nationale en espérant que Cheick Modibo Diarra refuserait l’ouverture, un bon prétexte pour eux d’en découdre avec le chef du gouvernement.

Loin de toute idée belliqueuse et situant les priorités, la Csm est pour une transition neutre et équilibrée, apaisée et réussie, soutenue par tous. Aussi, estime-t-elle, l’urgence est à une union nationale autour du président de la République par intérim, du Premier ministre avec pleins pouvoirs, de l’Assemblée nationale « qui puisent leur légitimité à la même source » Aussi il n’est pas question qu’un organe parte sans l’autre.

A noter la présence à ce meeting de Mountaga Tall, président du Cnid et de la Csm, Moussa Mara, président de Yelema, Ousmane Ben Fana Traoré, président du Pcr, Amadou Abdoulaye Sy, président des PUR, et plusieurs autres responsables des partis membres de la Csm. Les amis aussi étaient là : Mohamed Mahmoud El Oumrany, président de la communauté arabe du Mali, Chaka Diarra, président du Fmr, Boubacar M. Diarra d’IBK Mali 2012, Abdoulaye Niang de Jogo ni maya, etc.

Cheick Tandina

30 Juillet 2012