Une maison à Kayes » title= »Une maison à Kayes » class= »caption » align= »center » />
Situation
Limité au nord par la Mauritanie et le Sénégal à l’ouest, Kayes est à 14°27′ de latitude nord et à 11°27′ de longitude ouest. Au sud, s’étirent les chaînes de collines bleues de Dougouba et de Sangaranbougou. Au sud-est, celles de Fouta barrent l’horizon: ce sont les prolongements des Monts Tambaoura venus s’évanouir entre la Falémé et Bafing.
Les quartiers de Kaye-Ba (Plateau, Khasso, Liberté et Légal-Ségou) occupent le bas-fond de la rive gauche et la partie haute de la ville. Kayes-N’Di ou Petit Kayes est relié à Kayes-Ba par une chaussée submersible.
Depuis quelques années, un pont réalisé par une association de développement des ressortissants de la localité fait l’objet d’une importante polémique. En effet, dans le cadre de son exploitation les avis restent partagés : doit-il être à péage ou non ? Il n’existe pas d’édifices audacieux, mais de modestes et vieux bâtiments, datant très souvent de la pénétration française.
Grâce au chemin de fer, Kayes sert de trait d’union entre le Sénégal et le Mali.
Un fleuve plein d’avenir
A Kayes, le fleuve Sénégal large et profond, est guéable d’avril à mai. Lors de l’occupation coloniale, profitant des hautes eaux, bateaux à vapeur et chalands remontaient le fleuve jusqu’à Kayes, terminus de la navigation.
Dans un très proche avenir, grâce à l’aménagement du bassin du fleuve Sénégal et du nouveau pont en début de chantier, cette voie d’eau offrira d’immenses possibilités, dans les domaines du commerce, de l’agriculture et de l’exploitation minière.
Climat
D’avril à mai, le ciel de Kayes devient inclément, lorsque le soleil éblouissant brûle la terre de ses rayons. La température moyenne enregistrée sous abri est de 36°. En décembre on note un minimum moyen de 22°. Trois saisons, très inégalement réparties, se partagent l’année: une froide et sèche de décembre à février, une chaude et sèche de mars à juin et une de pluies de durée variable.
Humidité relative: minimum moyen 6% en mars, maximum absolu en août.
Hauteur des pluies: en moyenne 680 mm d’eau, en 60 jours.
Kayes a plusieurs fois souffert des inondations, la plus désastreuse fut celle de 1906, où l’eau a dépassé un niveau de 2 m à l’emplacement actuel du marché.
Population
Kayes est une ville cosmopolite: Khassonkés, Sarakollés, Bambaras, Toucouleurs Peuls, Malinkhés, Ouolofs, Maures, etc. L’hospitalité traditionnelle est l’un des traits marquants de cette cité.
L’étranger se plaît à admirer la toilette raffinée, le port séduisant, le sourire gracieux des Kayésiennes. Et que dire de ce parfum suave et tenace qui traîne après leur passage?
Qui dit Kayes, et la ville de Médine alors?
Peut-on parler de Kayes sans dire un mot de Médine?
– le roi Khassonké Awa Demba, (1805-1830), installé à Fatola et Koussané, eut recours à un marabout pour un « bon » emplacement. Le maure Cheickh Sidya Baba choisit et surnomma la nouvelle capitale Madina Khasso, en souvenir de la ville sainte d’Arabie.
– 1828 le colon Duranthon, s’installa au Khasso, explora le Bambouck et le sud du Kaarta, devint l’allié du roi et épouse sa fille Sadioba.
Le fort de Médine, à 12 km de Kayes
Construit en un mois (de septembre à octobre 1855) et assiégé en 1857 par El Hadj Omar, Médine devint en 1863 chef-lieu de cercle, et le resta jusqu’en 1911.
Ancienne métropole commerciale, on y traitait la gomme, les arachides, les céréales, l’or du Bambouk et du Bouré sur une grande échelle.
Bréhim Guèye, l’un des traitants, faisait à lui seul plus de 600 tonnes de gomme et plus d’un million de chiffre d’affaire. Les commerçants, construisirent des maisons en pierres couvertes de tuiles, actuellement abandonnées et en ruines.
Médine connut plusieurs années d’opulence. Chaque jour était jour de fête dans Khasso-Médine. Les festins étaient suivis de danses folkloriques. Le son du gros tam-tam khassonké ou du sabar se faisait souvent entendre jusqu’à l’aube. Les fêtes religieuses étaient célébrées avec éclat.
Les griots se sont transmis de père en fils les largesses des « Dom N’Dar » installés à Médine. Le dernier traitant El Hadj Demba Diop est venu à Médine vers 1870 et y est mort en 1945.
Autres sites touristiques
– Forts de Médine, en amont à 12km de Kayes et le « Tata » d’El Hadj Omar à Koniakary, à 70 km.
– Chutes en amont du Félou, à 15 km, (centrale hydroélectrique) et de Gouina, à 80 km.
– Au nord, la mare Doro, à 40 km et le lac Maggui, à 65 km.
La présente note n’est qu’indicative. Elle ne vise nullement de faire le point sur le patrimoine culturel de Kayes, Médine ou d’autres localités de la région. Il s’agit tout simplement d’attirer votre attention sur les immenses potentialités économiques, sociales et culturelles de la région. A l’orée de la décentralisation nationale, en réponse à cet exode massif des populations de la localité et face à la régionalisation et à la mondialisation de nos économies, je reste convaincu que Kayes et ses ressortissants, en s’investissant davantage, octroieront une place de choix à notre cher Mali.