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Historique de la ville de Kayes
Pas Kayé-Karé mais Kayé

Soma Djiguidian Diakité, un riche notable de Niatiaga, est le père de Séga Diakité. Son petit-fils Djiguidian, fils de Séga, fut surnommé Kayé à cause de sa méchanceté. Le « Kayé » que nous appellerons désormais Kayé, était insupportable: son père décida de l’éloigner. Vers le début du 19ème siècle, il sollicita de Magan Fatouma Sissoko, roi du Logo, l’autorisation d’occuper l’emplacement actuel de la ville de Kayes. Kayé-Séga s’installa au bord d’une mare, désignée sous le nom de « Kayé-Karé » (la mare de Kayé) qui donna son nom au village. A la longue on finit par ne plus dire Kayé-Karé mais Kayé.

Kaye-Ba et Kayé-N’Din

Vers 1857, Diouka-Samballa, roi du Khasso, envoya de Mamoudouya son fils Guessé-Sidi pour surveiller la frontière ouest de son pays, parce qu’un ennemi pouvait traverser le fleuve à gué et surprendre Médine, le chef-lieu du Khasso. Guessé-Sidi s’installa dans le village de Kayé-Séga. Il ne tarda pas à manifester son désir d’en être le chef, parce que fils du roi du Khasso. Après entente avec Kayé-Séga, il fut décidé d’un commun accord que lui Guessé-Sidi resterait à Kaye-Ba (Kayes la Grande) et que Kayé-Séga irait sur la rive droite et son village s’appelle Kayé-N’Din (Kayes la petite).

Les quarante-quatre talismans de…

C’est alors que Guessé-Sidi sollicita la « Baraka » de Modi-Fassa de Marintoumaniya dans le Diomboko. Il délégua auprès de lui le cordonnier Diarabira Sylla. Quarante-quatre talismans ont été remis à ce dernier, avec ordre de les enfouir tout autour du village et le plus possible des dernières cases. Ainsi, la ville s’agrandira et son extension atteindra toute la surface libre délimitée par les talismans. Le dernier talisman a été placé au bord de la mare de Kamankolin.

Kayes, un 16 juillet 1863

Kayes se développa et collabore avec Médine devenu chef-lieu de cercle, le 16 juillet 1863. Les traitants Papa Demba Saye, Oumar Diack, El Hadj Hamet Gora et Brehim Guèye seront rejoints par leurs compatriotes Issa Guèye, Amadou Bougoul, Drissa Séne, Sidi Madoumbé Diop, Amadou Guèye Caroline, Massamba Seck, Amadou Guèye, Laïye N’Diaye et le marocain Mouctar Ben Messaoud.

Kayes, un centre commercial …

Kayes devint un centre commercial important en raison de la navigabilité du fleuve. Pendant les hautes eaux, des bateaux comme le « Baani », le « Borgnis », « Le Cap-Lopez » y débarquaient. La ville connaissait une activité intense et vivait de commerce les Kassonkhés, Bambaras, Soninkés, Toucouleurs, Ouolofs, et Maures.

… un comptoir commercial

Des comptoirs commerciaux tels que Peyrissac, Devès et Chaumet s’installent et Kayes devenue la résidence du colonel Borgnis-Desbordes, commandant supérieur du Haut-Fleuve, supplante petit à petit Médine. Les militaires font des constructions en dur. En 1887, Galliéni fait édifier l’hôpital, l’école des fils de chefs, où furent formés les premiers fonctionnaires.

Quelques dates

– Le 8 janvier 1894, les Ouolofs construisent la grande mosquée.
– 1895, De Trentinian est nommé Gouverneur du Haut-Sénégal et Niger.
– 1898, L’almamy Samory arrêté, passe par Kayes pour Saint-Louis.
– En 1906, à la suite de crues, la ville fut inondée (2,10 m de hauteur d’eau dans la boutique de Peyrissac en plein marché). On ne pouvait circuler qu’en pirogue.
– En 1908, pour pallier à pareille calamité, une digue est construite par le capitaine du Génie Roy.
– En 1923, une chaussée submersible, en face de notre site d’étude, reliera les deux rives.

Kayes avant, Bamako maintenant

– En 1908, le gouverneur William Ponty juge la ville de Kayes défavorisée par sa situation excentrique et décide du transfert du chef-lieu de la colonie à Bamako. Les administrateurs de Kayes prendront à partir de cette date, le titre de Délégués du gouvernement et leur résidence s’appellera la Délégation.
– En 1915, transfert de l’école des Fils de Chefs, devenue Ecole Professionnelle à Bamako (directeur Frédéric Assomption).
– A partir de janvier 1919, Kayes est une commune mixte.
– En 1956, Kayes a été érigée en commune de plein exercice.
Ainsi progressivement, Kayes a perdu son titre de capitale au profit de Bamako, ville aujourd’hui à la recherche de sa coquetterie d’antan…

Kayes, entre autres, une ville de près de 10 km²
Kayes, région économique

La région de Kayes possède un sol très fertile et un sous sol immensément riche. Actuellement, au delà de quelques exploitations agricoles individuelles, on assiste a une exploitation intensivement et hautement organisée des gisements miniers par des multinationales, avec comme conséquence néfaste et nuisible, la dégradation croissante et progressive de la faune et de la flore nationales.

Est-ce nécessaire d’évoquer des dons de la nature et de l’effort humain tels : le parc ou la réserve naturelle du Baoulé, le fleuve Sénégal, les Forts de Médine et de Koniakary, les chutes du Félou et le barrage sous régional de Manantali, le Kita KOUROU et les multiples abris sous roche, les rivières du Bafing et du Baoulé, pour ne citer que ceux-ci. Aussi il ne serait pas de trop, de faire un clin d’œil aux ressortissants qui apportent une aide considérable et soutenue dans le développement de leur contrée.

Kayes, région culturelle

Au delà de ses immenses potentialités, la région de Kayes constitue un haut lieu de tourisme, une invite particulière doit être faite aux touristes en provenance au Mali. Cette région, sur le plan touristique n’a rien à envier au pays dogon, actuellement principale attraction et destination touristiques du Mali.

Vous me parlerez certes d’enclavement de la région. Cela est vrai, mais les touristes viennent-ils chez nous pour rouler sur des autoroutes ou pour découvrir les paysages naturels qui leur manquent tant et leur procure tellement de bonheur, et découvertes?

Kayes, région administrative

Capitale de la 1ère région du Mali, Kayes constitue avec Nioro, Yélimané, Kita, Bafoulabé et Kéniéba, les cercles d’une entité administrative nationale aux potentialités agro-industrielles énormes non exploitées. Kayes a été la première capitale du Haut Sénégal – Niger ou du Soudan avant de la perdre au profit de Bamako.

Kayes avec Médine sa banlieue, porte d’entrée de la pénétration coloniale au Soudan, abrite les toutes premières infrastructures coloniales, telles que écoles, ouvrages d’arts, habitations administratives, château d’eau, forts, etc.

La coopération décentralisée française et l’organisation de la Coupe d’Afrique des Nations au Mali CAN 2002, ont apporté un nouveau et important souffle aux louables efforts de développement des ressortissants de Kayes.

(à suivre)