Hier, mercredi le monde de la presse a célébré la journée du 3 mai, journée mondiale de la liberté de la presse. A Bamako, les journalistes se sont retrouvés à la Maison de la Presse pour débattre sur le thème : occasion de faire également l’état des lieux de la liberté de la presse à travers le monde. « Médias, développement et élimination de la pauvreté ».
Dans son discours M. Sadou Abdoulaye Yattara, président de la Maison de la Presse rappellera l’histoire de cette date du 3 mai devenue désormais symbolique pour les médias. « C’est la suite d’une proclamation prise le 3 mai à Windhoek, en Namibie par des journalistes et Editeurs réunis en conférence Internationale organisée par les Nations Unies et l’Unesco en collaboration avec l’Association Mondiale des journaux et la fédération Internationale des Journalistes…« .
Non seulement cette journée donne lieu à des réflexions sur des questions relatives à la liberté de la presse et à la déontologie, mais mieux elle est, selon M. Yattara, une journée au cours de laquelle la presse se questionne, chaque année, sur ses aspirations de liberté.
Occasion pour informer les citoyens sur les atteintes portées à la liberté de la presse, le 3 mai reste aussi, selon Sadou Yattara l’une des rares occasions offertes aux hommes de médias pour « mesurer les progrès réalisés » particulièrement en matière de défense de la liberté de la presse.
Citant le directeur de l’Unesco dans son message du 3 mai dernier, le président de la MP attirera l’attention sur le fait que : « la liberté d’expression et la liberté de presse sont des moyens essentiels pour consolider les démocraties, promouvoir la participation des citoyens, l’état de droit et encourager les efforts en vue d’assurer la sécurité et le développement humain« .
Afin que les médias répondent avec efficacité à toutes ces attentes il est nécessaire, précise-t-il, qu’ils puissent opérer librement et en toute sécurité. Toute chose qui, ajoute-t-il, est loin d’être le cas.
Pour cause « l’année 2005 a été la plus meurtrière depuis 1995 pour les journalistes » a-t-il déclaré en s’appuyant sur le dernier rapport de reporters sans Frontière (RSF) qui fait cas de 63 journalistes tués dans l’exercice de leur métier, de 807 interpellés, de 1308 agressés ou menacés…
Après avoir fait cas de l’appel du Directeur Général de l’Unesco à la faveur de cette date du 3 mai, M. Edouard Matoko, représentant de l’Unesco à Bamako mettra l’accent sur la participation d’une presse crédible à la lutte contre la pauvreté et garantir ainsi le développement du pays.
Malheureusement observe-t-il « le métier de journaliste est très dangereux et il l’est hélas de plus en plus… »
Représentant le ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, Dieudonné Alpha Sow a eu une pensée pieuse pour tous les journalistes qui sont morts juste pour avoir voulu exercer leur métier.
Pour lui, le thème de cette journée est d’autant plus important qu’il permet d’affirmer le rôle des médias dans le combat pour la réduction de la pauvreté.
Instruments d’information, d’éducation et de sensibilisation, les médias, selon M. Sow, sont au coeur de l’animation démocratique, de la vie politique ainsi que du développement économique du pays.
Oumar Diamoye
04 mai 2006.