Sous l’égide de l’Unicef et de l’Urtel, une formation des enfants en techniques et genres radiophoniques a débuté lundi dans la salle de conférence du Motel de Sevaré. Elle entre dans le cadre de la mise en œuvre du projet « Oxyjeunes » ou « la radio par les enfants et pour les enfants » qui en est à sa 2e édition.
Pendant cinq jours, la trentaine d’enfants venus des huit régions, du district de Bamako et de certaines ONG vont bénéficier de présentations sur les droits des enfants, l’éducation aux médias, la gestion axée sur le développement… Ils seront initiés aux techniques et genres radiophoniques en vue de produire des magazines, de faire des reportages et d’autres genres radiophoniques susceptibles de leur permettre de s’exprimer par la radio.
Pour la présidente du Parlement des enfants, Mlle Fatoumata Sankaré, cet atelier permettra de jeter les bases de la promotion des droits de l’enfant et surtout de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) une réalité profitable à tous les enfants. Il s’agit de parvenir à des mécanismes susceptibles de contribuer au plein épanouissement des enfants en les mettant à l’abri de toutes formes de violences, d’abus d’exploitation et de négligence.
Une nécessité impérieuse car, selon Isaïe Somboro, secrétaire permanent de l’Urtel, « les enfants ont des droits et des parents des obligations à leur égard ». Pour lui, il est temps que les adultes pensent à ne plus traiter les préoccupations des enfants à leur place. « Nous ne pouvons plus continuer de nous servir de nos enfants comme de simple décor pour orner des manifestations que nous organisons en leur nom, a-t-il souhaité. La prise en charge d’une telle préoccupation nationale exige une synergie pour l’émergence d’un cadre réel d’épanouissement de nos enfants », a-t-il poursuivi.
Cet avis est aussi partagé par l’Unicef par la voix de son chef de programme communication, Ismaël Maïga. Pour lui, « les dispositions relatives aux instruments juridiques se recoupent dans une optique générale de respect des droits de l’Homme. Elles permettent de tenir compte des vulnérabilités qui sont spécifiquement liées à l’âge et au sexe. En tout état de cause, la protection des droits des femmes joue un rôle important pour la réalisation des droits de l’enfant et, à l’inverse, la protection des droits de l’enfant contribue au respect des droits des femmes ».
Après avoir remercié les initiateurs de l’atelier, le représentant du gouverneur de Mopti, Issa Tiéman Diarra, a situé la formation dans un contexte partenarial entre l’Etat, la société civile et les médias. Selon lui, elle ne peut contribuer à la consolidation « de la dynamique de création d’un environnement favorable à l’enfant ».
Pour les organisateurs, cette initiative traduit l’engagement des partenaires tels que Plan-Mali, la Fondation pour l’Enfance, Population Media Center, l’Institut de la démocratie et de l’éducation aux médias, l’ORTM, l’Urtel, l’Unicef et services techniques nationaux et régionaux sur toutes les questions qui concernent les enfants. Des préoccupations qui, selon M. Maïga, « nous interpellent, nous imposent une plus grande maîtrise des droits humains. Elles nous incitent en même temps à produire des émissions pertinentes avec les enfants, et sur leurs espérances, dans la promotion d’une culture de droits au Mali, en vue de l’édification d’un Mali digne de ses enfants ».
D’ores et déjà, l’Unicef a décidé d’instaurer un concours annuel des meilleures émissions radiophoniques produites et réalisées par les enfants eux-mêmes. « Unissons-nous pour les enfants contre le Sida » est le thème de la 1re édition de cette compétition dont les lauréats seront récompensés le 10 décembre prochain à l’occasion de Journée internationale de la radio et la télévision pour les enfants.
Moussa Bolly
(envoyé spécial)
17 août 2006.