Partager


Lundi, à l’hôtel Salam, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de concertation sur le thème : « Autorégulation et observation des médias en période électorale », a eu lieu sous la présidence de Gaoussou Drabo ministre de la Communication et des Nouvelles technologies.

Etaient présents, le représentant personnel du chef de l’État auprès de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) Sékou Doucouré, le représentant de l’OIF Emmanuel Adjovi, le secrétaire général du réseau des instances africaines d’autorégulation des médias (RIAAM) François Awoudo, et le président de l’Observatoire de l’éthique et la déontologie (ODEP) du Mali Sambi Touré.

Organisée par l’ODEP, en collaboration avec l’OIF et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), cette rencontre s’inscrit dans le cadre des actions préparatoires à l’intention des hommes des médias à la veille d’importants rendez-vous électoraux, qui auront lieu en 2007 chez nous.

Aussi, chacune des couches socioprofessionnelles, plus particulièrement les médias, a un rôle primordial à jouer dans la réussite de cet événement.

La démocratie, selon Emmanuel Adjovi, a engendré un foisonnement de titres sur le continent africain, chose qui s’est accompagnée d’une prolifération des entorses graves et régulières à l’éthique et à la déontologie du métier du journaliste.

C’est ainsi que face aux critiques qui émergeaient de partout, afin d’endiguer le mal, professionnels des médias ont mis en place des instances d’autorégulation qui permettent de limiter les risques de dérive ou de répondre au mécontentement d’un public insatisfait par le traitement de l’information.

Dix ans après la naissance du premier observatoire, le bilan global de ses instances est loin d’être satisfaisant.

Conscient du rôle et l’importance des médias, l’OIF reste disponible pour accompagner les bonnes initiatives visant l’amélioration des conditions et mécanismes de la liberté de la presse à condition qu’elle fasse des résultats, a assuré Emmanuel Adjovi.
Entraves, comme la précarité, le manque de formation et la méconnaissance des règles, auxquelles sont confrontés les professionnels du secteur, ont été rappelées par le président de l’ODEP et le secrétaire général du RIAAM.

Quant au ministre de la Communication et des Nouvelles Technologies, lui a expliqué que les élections constituant des périodes de tension extraordinaire, sont aussi l’occasion pour les forces politiques en compétition d’envoyer à la charge les médias et très souvent en restant elles-mêmes à l’arrière.

Aussi, selon le ministre, il n’est donc pas rare de voir des organes de presse s’investir dans des combats qui ne devraient pas être les leurs et s’empoigner avec plus d’acharnement que ne l’auraient fait les acteurs du champ politique et beaucoup jugent que cette tendance est irréversible à cause de la précarité matérielle qui rend vulnérables les médias à l’infiltration et les prédisposent à la collusion.

Faire comprendre aux participants qu’il est nécessaire de refuser cette inclination à la fatalité et de parier sur une maturation souvent cahoteuse mais continue des médias africains, reste le principal objectif de cet atelier, selon le ministre Drabo.

L’intérêt et la volonté accordés aux médias par les autorités maliennes ont été soulignés par le ministre, qui donné comme exemple, l’expansion des radios libres dans notre pays avec 305 fréquences et la mise à disposition de 91 nouvelles fréquences, chose qui permettra une large couverture des grands événements dans un pays où domine l’oralité, selon le ministre.

Durant les trois jours de travaux, les journalistes en provenance des quatre coins du continent, plancheront sur, les paramètres et stratégies pour améliorer la qualité de l’information durant cette période délicate, les contours de la déontologie, le rôle de la presse dans la consolidation de la démocratie, vont dresser le bilan des systèmes de monitoring des médias en période électorale, et partager les bonnes pratiques en la matière et tirer les leçons afin de restructurer et dynamiser l’autorégulation en Afrique.

31 octobre 2006.