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C’est demain qu’aura lieu, à partir de 10h, à Koulouba, la cérémonie de signature du Protocole d’Accord entre le Forum du Mécanisme Africain d’Evaluation par les pairs (MAEP) et le gouvernement du Mali. La cérémonie sera présidée par le Chef de l’Etat, Amadou Toumani Touré en présence de Mme Dorothy, chef de la Délégation du MAEP et du Ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration Africaine.

Le MAEP, faut-il le rappeler, est un mécanisme d’auto-évaluation auquel adhèrent volontairement les Etats membres de l’Union Africaine dans le but d’encourager l’adoption de politiques, normes et pratiques qui conduiront à la stabilité politique, la croissance économique élevée, au développement durable et à l’intégration économique régionale. Il souligne l’engagement pour la mise en oeuvre des normes et codes contenus dans la déclaration de l’Union sur la démocratie, la gouvernance politique, économique et des sociétés.

Les parties prenantes du MAEP sont : la Commission Economique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA) qui participe à la conduite de l’évaluation en matière de managment économique et de gouvernance économique, la Banque Africaine de Développement (BAD) évalue le respect des standards bancaires et financiers. Il y a aussi le panel des éminentes personnalités indépendantes qui choisit d’une part, les institutions chargées de l’évaluation de la gouvernance politique, et d’autre part, les pays dans lesquels l’évaluation sera menée. Enfin, les représentants des deux Etats qui sont membres des équipes d’évaluation. Le processus d’évaluation du MAEP comporte 5 étapes.

L’adhésion du Mali au processus du MAEP

Parmi les Etats qui ont adhéré au MAEP (28), seuls le Ghana, le Rwanda, le Kenya ont démarré leur processus d’évaluation. En raison de l’absence de tout modèle de référence, on relève des différences considérables, d’un pays à l’autre, dans la mise en oeuvre du MAEP. C’est notamment le cas entre le schéma institutionnel du Ghana et celui du Rwanda.

Ainsi, le Ghana a-t-il confié la direction de son processus d’évaluation à un conseil d’administration du MAEP composé de sept personnalités non étatiques.

Si cette option assure au processus d’évaluation l’autonomie nécessaire à sa crédibilité, elle peut cependant déboucher sur un plan d’action dont le coût excède les possibilités financières de certains pays participants.

Quant au Rwanda, son processus d’évaluation est conduit par une commission nationale du MAEP composée des représentants des différentes composantes de la société civile, qui collabore avec un centre de Coordination rattaché à la Présidence de la République.Le processus d’évaluation du Rwanda se caractérise par le leadership du Gouvernement.

A partir de ces deux expériences, le Mali, qui s’apprête à conduire son processus d’évaluation, pourrait choisir une formule qui assure au processus sa crédibilité, en combinant les expériences du Ghana et du Rwanda. Ainsi, le Mali a adhéré au MAEP, le 28 mai 2003 et a, depuis, mené les activités suivantes :

Le décret n° 05-229+P-RM du 18 mai 2005 a créé le comité National du NEPAD au Mali. Organe consultatif, cette structure a pour mission de :
– émettre des avis et recommandations sur tous les aspects du NEPAD ;
– animer le processus d’appropriation du NEPAD par les parties prenantes
– assurer la coordination de toutes les activités relatives à la mise en oeuvre du NEPAD ;
– formuler toute proposition utile dans le cadre de la mise en oeuvre du NEPAD
– suivre les engagements souscrits par le Gouvernement du Mali pour la mise en oeuvre des politiques, projets et programmes du NEPAD ;
– veiller à la cohérence des politiques et programmes de développement du Mali avec les objectifs, orientations et priorités du NEPAD ;
– assister le Gouvernement du Mali dans la conduite du processus du Mécanisme Africain d’Evaluation par les Pairs (MAEP).

Le comité National du NEPAD est présidé par le Ministre chargé de l’intégration Africaine ou son représentant.
Il est composé des représentants : des départements ministériels qui concourent à la mise en oeuvre du NEPAD, des Institutions de la République ; du secteur privé ; de la société civile ; des organisations syndicales ; des organisations féminines ; des organisations de jeunesse ; des représentants des professionnels du monde rural.

Il peut en outre faire appel à toute personne physique ou morale, en raison de ses compétences particulières.Il se réunit en session ordinaire une fois par trimestre ou en session extraordinaire chaque fois que de besoin.

Le Comité National du NEPAD peut constituer des Comités Techniques pour le suivi/évaluation des secteurs prioritaires du NEPAD, y compris ceux du MAEP.

Le décret n° 05-229/P-RM du 18 mai 2005 a créé au sein du Secrétariat Général de la Commission Nationale pour l’Intégration Africaine (DGIA) un point focal NEPAD animé par un Conseiller Technique du Ministre chargé de l’Intégration Africaine.

Il est assisté de deux cadres recrutés sur la base de leur compétence professionnelle et d’un personnel d’appui. Le Secrétariat Permanent du NEPAD joue également le rôle de point focal du MAEP.

Oumar SIDIBE

22 juin 2007.