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Dans une correspondance déposée à notre rédaction, l’Association des femmes de la Commune I dénonce des pratiques illégales du promoteur du lycée « Fraternité » de Saranbougou qui consistent à faire croire aux candidats irréguliers au baccalauréat que leur situation peut être régularisée moyennant paiement d’un montant allant de 200 000 à 250 000 F CFA. Bien que des candidats se soient acquittés de ce montant, ils n’ont pas eu cependant gain de cause.

L’Association des femmes de la Commune I ne décolère plus contre le promoteur du lycée « Fraternité de Saranbougou » (Commune de Kati) situé à quelques encablures de Boulkassoumbougou. La colère des femmes de la Commune I découle du fait qu’elles ont constaté des pratiques anormales au sein de cet établissement privé à Saranbougou.

Si l’on en croit les femmes signataires du communiqué, depuis le début de l’année scolaire, les responsables de l’établissement informent les parents d’élèves de Saranbougou et environs qu’ils disposent de facilités pour régulariser la situation des candidats irréguliers au baccalauréat. De plus, poursuit le communiqué citant le lycée « Fraternité » que le candidat a toutes les chances d’obtenir son parchemin. Un tel avis ne peut que conquérir le cœur des parents d’élèves qui se sont rués sur le lycée dans l’espoir d’obtenir gain de cause.

Malheureusement cette année, les parents qui ont mordu à l’appât ont été déçus. Non seulement leurs enfants, selon l’Association des femmes de la Commune I, n’ont pas été régularisés, mais plus grave, charge l’Association, les noms des candidats irréguliers n’ont même pas apparu sur la liste des candidats au bac. L’argent non plus n’a pas été remboursé. Selon nos informateurs, cette pratique est en cours depuis des années.

Aux dires de l’Association des femmes de la Commune I, ils étaient 174 candidats à payer chacun une somme allant de 200 000 à 250 000 F CFA mais qui l’ont appris à leurs dépens puisqu’ils n’ont pas été régularisés.

 » Une école comme celle de fraternité ternit l’image de notre éducation« . Les dirigeants de cette école sont-ils complices de l’administration scolaire ? s’interroge l’Association qui en appelle à la présidence de la République, à la Primature, au ministre de l’Education pour mettre le holà à cette pratique qui n’honore guère l’éducation qui est le socle de développement de toute nation. L’Association se dit inquiète de la prolifération des lycées privés.

Toutefois, le promoteur du lycée « Fraternité« , Kassim Sidibé, écarte d’un revers de la main les accusations formulées contre son établissement. Selon lui, c’est une diffamation programmée par certaines personnes dont les élèves « quittent massivement pour venir chez nous ». « Il y a un mouvement de transfert et tous les établissements sont en quête d’effectif« .

M. Sidibé précise qu’il reçoit deux types d’élèves : un groupe envoyé par l’Etat et un autre groupe qui provient des parents d’élèves qu’on appelle candidats libres. A ses dires, les candidats qui sont orientés par l’Etat sont à la charge de celui-ci. Par contre, « les privés » ou candidats libres payent chacun et par an « 225 000 F CFA représentant le frais de formation« .

Mohamed Daou

30 Septembre 2010