Favorable à une vie constitutionnelle normale en Mauritanie, le Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) a entrepris, depuis quelques jours, une vaste offensive diplomatique. Ainsi, après le Sénégal et l’Afrique du Sud, où une délégation est passée pour défendre la cause du pouvoir déchu, une autre, arrivée au Mali ce week-end et conduite par le président du Conseil Economique et Social mauritanien, M. Ahmed Ould Sidi Baba, et Ba Boubakar Moussa, ministre Conseiller à la Présidence sous le régime du Président Mohamed Ould Cheick Abdalla, a animé un point de presse à la Maison de la Presse, le samedi 1er Octobre 2008.
Une seule idée a animé ces partisans du pouvoir renversé en Mauritanie : faire partir la junte militaire dirigée par Ould Abdel Aziz. Mais ce dernier ferait la sourde oreille, malgré les multiples appels et invitations de la Communauté internationale. On se souvient que l’Union Européenne a donné un mois à cette junte pour libérer le Président renversé en Août dernier, faute de quoi, elle pourrait prendre des sanctions contre lui.
Récemment, les Etats Unis ont, à leur tour, également imposé des restrictions de déplacement à l’encontre de certains membres de la junte militaire mauritanienne. Mais malgré ces différentes pressions, le Général Ould Abdel Aziz continue de s’entêter. Toute choses qui a conduit les différents acteurs du jeu politique mauritanien à prendre des initiatives. L’offensive diplomatique actuelle en cours d’un Front National pour la Défense de la Démocratie (FNDD) rentre dans ce cadre.
Ce front regroupe quatre des sept partis politiques reconnus dans le pays et sept des douze syndicats. Ce front a décidé de mener son combat dans trois axes : à savoir, l’instauration de l’institution présidentielle dans son rôle constitutionnel ; la libération du Président et de son Premier ministre, détenus par la junte dans des endroits tenus jusque-là secrets.
Au cours de cette conférence de presse, deux membres du front ont tenu à dresser toute l’histoire politique du pays jalonnée, chaque fois, par l’immixtion des Généraux dans les affaires politiques.
Selon les principaux conférenciers, l’actuel Chef de la junte au pouvoir est mêlé à toutes les situations de confusion dans le pays. Qu’il s’agisse du temps de Maouya Ould Taya ou de celui de la Transition ayant conduit aux dernières élections, l’armée a toujours occupé une place qui ne doit pas être la sienne.
Face à la gravité de la situation actuelle , l’affaire mauritanienne n’est pas qu’une affaire de ce pays, mais de toute l’Afrique, selon un des conférenciers. C’est pourquoi il en appelle à toute la communauté africaine en vue d’aider la Mauritanie à sortir de cette impasse due à l’immixtion de la junte dans les affaires politiques du pays. A en croire les deux conférenciers, cette junte a violé tous les engagements signés.
Qu’en est-il des conditions du Président renversé? A cette question, les deux émissaires du FNDD n’ont pas apporté de précisions en mesure de satisfaire l’assistance. Mais toujours que selon eux, l’élan populaire commence à se réserver envers la junte, si l’on tient compte des manifestations périodiques en cours dans le pays.
En tout cas, selon ses émissaires, le FNDD est optimiste dans son combat ; et il est du devoir de la Communauté internationale de l’aider.
Laya DIARRA
05 Novembre 2008