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La date retenue est le 21 Mars. Selon nos sources ledit procès se tiendra à Nioro du Sahel où sont détenus les présumés auteurs du massacre. Quelle signification peut-on donner au fait que les autorités du pays ont décidé de transporter la cour d’assises à Nioro du Sahel lieu où s’est déroulé l’incident dramatique ?

LES MOTIVATIONS D’UN CHOIX

Le moins qu’on puisse dire, c’est que ledit procès est beaucoup attendu par les habitants de ce village de Nioro du Sahel, en raison des conséquences sociales dramatiques que l’événement a engendrées. En effet, à l’issue de cette confrontation qui a opposé ceux qui se prévalaient assurer la chefferie du village de Yéréré à ceux considérés là comme des sunnites musulmans il y a eu des orphelins et des veuves.

Et quelque temps après l’événement dramatique, il a été créé à Yéréré une association dénommée l’Association des veuves et orphelins de Yéréré. Cela explique combien la blessure n’est pas encore cicatrisée. C’est ainsi que l’organisation du procès devra permettre la manifestation de la vérité dans cette affaire et d’y trouver une solution définitive, afin que plus jamais un événement dramatique du genre ne se déroule à Yéréré, voire dans d’autres contrées du pays. C’est là un objectif visé par les plus hautes autorités du pays à travers ledit procès qu’elles ont choisi de tenir là même où sont détenus les présumés auteurs.

Selon une correspondance du président de l’Association des veuves et orphelins adressée au président du Haut Conseil Islamique, il est écrit ceci : « En raison de la spécificité de l’évènement, le gouvernement de la République du Mali a jugé opportun de transporter la cours d’assises à Nioro du Sahel où sont détenus les présumés coupables »

Dans la même correspondance, explique-t-on, le Président de la République a donné l’assurance aux musulmans sunnites de Kayes que « la justice sera rendue sans passion ni faiblesse dans le cadre strict de la législation en vigueur ». Rappelons que les victimes au nombre de dix ont trouvé la mort sur le chantier de la construction d’une mosquée.

Aussi, dans cette correspondance, le président de l’Association des veuves et orphelins des événements de Yéréré invite le Haut Conseil Islamique à prendre des dispositions afin de les accompagner et de suivre la justice malienne en ce qu’elle prévoit des dispositions réprimant tout acte de haine contre une minorité religieuse ou ethnique.

Mme la ministre de la justice Me Fanta SYlla, à travers le transport de la cour d’Assises à Nioro du Sahel pour le procès des présumés coupables du massacre de Yéréré manifeste son intérêt pour la recherche d’une solution durable à des situations conflictuelles du genre. Cela nous renvoie au sens pédagogique dudit procès pour toute la nation, en raison de sa spécificité.

C’est donc du 21 Mars au 9 avril que ledit procès se déroulera à Nioro du Sahel. Espérons qu’il permettra de panser les plaies et surtout que plus jamais de tels événements ne se reproduisent plus dans le pays.

Moussa SOW – 7 Mars 2005