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Depuis l’annonce, le 29 janvier, de la mise sur pied d’une commission d’enquêtes sur les crimes odieux perpétrés par les bandits armés sur les militaires maliens et civils à Aguel Hoc, le 24 janvier, et la condamnation de cette barbarie par certaines puissances et organisations internationales, les autorités françaises tentent, par des déclarations à l’emporte- pièce, d’innocenter ses protégés qui ont pris part au combat.

Partie prenante dans la déstabilisation de notre pays depuis le 17 janvier, jour de l’attaque de la ville de Ménaka par des voyous se réclamant d’un mouvement séparatiste, la France avait jusque là gardé le silence sur ses réelles intentions. Comme on le dit, l’arbre a beau séjourner dans l’eau, il ne se transformera jamais en caïman. Il a fallu que ses protégés occupent certaines villes dans le Nord du pays pour que la France fasciste de Sarkozy sorte de la tour d’ivoire dans laquelle elle s’était enfermée depuis le déclenchement de la rébellion.

Le gouvernement français, qui avait laissé la campagne de propagande, de désinformation et d’intoxication à ses médias dans le but de convaincre l’opinion internationale de la nécessité de création d’un Etat touareg, prend la relève et se montre pire que ceux-ci.

A commencer par le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé. Devant la représentation française, il a dévoilé le soutien inconditionnel de son pays aux bandits armés, animés par une seule volonté : la partition du Mali. Il souhaite l’ouverture d’un dialogue après les succès militaires remportés par les rebelles sur le terrain.

Le ministre Juppé n’en a cure des militaires égorgés, éventrés, abattus, de la destruction des infrastructures (bâtiments administratifs). Ce qui importe, c’est la victoire de leur branche armée sur le peuple malien, engagé au côté de ses forces de défense et de sécurité pour bouter hors de notre territoire des éléments instrumentalisés par la France impérialiste.

Si le contraire s’était produit, les autorités françaises allaient, au nom des droits de l’homme, condamner le Mali pour crime de guerre et crime contre l’humanité. Un prétexte tout trouvé, dans un premier temps, pour le déploiement d’une force d’intervention, et dans un second temps, le vote à l’ONU d’une résolution d’indépendance de l’Azawad.
Dieu merci, les militaires maliens, en général et ceux engagés sur le front en particulier, ne sont jamais animés d’aucune rancune contre une communauté de notre pays.

Ils n’ont qu’un seul objectif : défendre la patrie et protéger les Maliennes et les Maliens contre des aventuriers qui tentent, par des moyens indignes, de détruire la cohésion sociale, fruit de la bonne cohabitation et entente entre les différentes ethnies depuis l’ère des grands empires et des royaumes à l’Etat moderne du Mali.
Après sa tournée africaine (Mali, Burkina, Mauritanie), le ministre français de la Coopération, Henri de Raincourt, sur Rfi, a laissé planer le doute sur l’implication des éléments du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) dans l’atrocité commise sur les militaires maliens.

D’ailleurs, il tente de faire porter ce chapeau criminel au seul groupe d’Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) en dédouanant le MNLA. M. Raincourt explique que cette marque de crime porte la signature des éléments d’Aqmi qui avaient pris part au combat en même temps que les rebelles du MNLA que son pays aide dans le dessein de création d’un Etat fantoche.

Et depuis cette déclaration du ministre français de la Coopération, la diplomatie de Sarkozy est à pied d’œuvre. Elle tente de dissuader les pays de l’Union européenne à ne pas condamner les criminels du mouvement sécessionniste. Pis, elle se bat bec et ongles pour la constitution d’une commission d’enquête internationale. Pour cela, elle compte s’appuyer sur les organisations sous- régionales (UEMOA, CEDEAO). Les autorités françaises pensent que les conclusions de la commission d’enquêtes du Mali incrimineront les bandits armés.
Malheureusement, cette déclaration honteuse est relayée par des taupes au sein de l’opinion publique malienne.

C’est regrettable que la communauté internationale cautionne une telle cruauté. Si elle garde le silence comme si de rien n’était, cela veut dire que les valeurs que l’humanité a voulu défendre au sortir de la Seconde Guerre mondiale et partager par tous les peuples dépendent alors de la tête du client.

En tout cas, Hitler, malgré tout ce qu’on lui reproche, ne s’est pas distingué par la cruauté sur les soldats tués au combat ou des prisonniers de guerre. Les Français ne pourront pas dire le contraire. Il a épargné la France de la destruction. Sinon sous l’occupation, il pouvait réduire ce pays en ruines.

Il ne fait l’ombre d’aucun doute que la France sous Nicolas Sarkozy s’est définitivement installée dans une politique de provocation et de révision de l’histoire, quitte à dresser le monde contre l’Hexagone. Si ce n’est pas Sarkozy qui déclare que «l’homme noir n’est pas entré dans l’histoire», c’est Claude Guéant, son ministre de l’Intérieur et un de ses fusibles «les civilisations ne se valent pas».

Tout compte fait, la partition du Mali restera en travers de la gorge de la France de Sarkozy qui s’est engagé dans la balkanisation de l’Afrique.

Yoro SOW

21 Février 2012