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«La situation actuelle de notre pays et le souci permanent du devenir des enfants m’interpellent très fortement, à l’occasion des prochaines échéances électorales.

C’est pourquoi, en ne prenant en compte que l’intérêt supérieur du Mali, j’ai décidé de proposer aux Maliens et aux Maliennes mon expérience et mon engagement patriotique en me présentant à l’élection présidentielle du 28 avril 2002».

C’est par ces propos que le tombeur de Moussa Traoré, onze ans après avoir remis le pouvoir à Alpha Oumar Konaré, annonçait à Sikasso son intention de briquer la magistrature suprême.

Auparavant, le général Amadou Toumani Touré conformément aux dispositions de la loi électorale, en vigueur chez nous, était parti à la retraite par anticipation, en septembre 2001. Dès cet instant la candidature de l’ancien chef d’Etat, sous la transition se dessinait.

Et nombreux étaient nos compatriotes à fonder un espoir sur un retour aux affaires de l’homme qui conduisit avec satisfaction les pas du Mali démocratique, après plus de deux décennies de dictature. La suite est connue.

En 1992, Amadou Toumani Touré remettait le pouvoir à un régime civil, démocratiquement élu. Le général se mettait en réserve de la République.

Mais restait attentif à l’évolution du pays. «Pendant dix ans, j’ai attentivement observé notre pays et sa classe politique, la société civile et l’Ecole. Je suis resté durant la même période dans l’armée, sans commandement, sans aucune responsabilité militaire. J’ai voulu ainsi accompagner comme il se devait le processus de démocratisation en cours…», confessait ATT lors de l’annonce de sa candidature.

Alors constat de Amadou Toumani Touré : «des progrès dans bien de domaines ont été réalisés durant les dix dernières années, avec des acquis positifs incontestables».
Mais tout n’était cependant pas brillant. Le tableau avait ses zones d’ombre. Pour le candidat Touré «la persistance de certaines tares séquelles d’un passé à la fois proche et lointain pèse lourdement sur la vie politique et économique de notre pays».

Autre constat fait par ATT à Sikasso, «depuis la lutte pour l’émancipation de notre pays et la proclamation de l’indépendance nationale en 1960, presque tous les Grands Evénements que le Mali a vécus ont été source d’exclusion systématique d’une partie importante de Soudanais, puis de Maliens, au lieu de constituer un élément d’union, face à un destin communs».

Son ambition, il la livre. C’est d’emprunter avec les Maliens, «le chemin conduisant à un ancrage définitif des valeurs démocratiques, en permettant aux contre-pouvoirs institutionnels d’exercer pleinement la mission qui est la leur, dans un cadre politique, social et économique renouvelé et dynamique. Un cadre qui fonctionnerait avec des règles s’inspirant des valeurs traditionnelles de respect, d’honneur et de solidarité.

Chantier fondamental : réconcilier le Mali «avec ses cinquante ans d’histoire politique tumultueuse, émaillée de luttes fratricides avec son lot de douleurs, d’exclusion, de tragédies, d’intolérance et de déficit de consensus, qui pourtant, constitue une caractéristique marquante des valeurs traditionnelles de notre société». Avec une baguette magique ?

Non: «en réalisant l’objectif fondamental de mon engagement constant : assurer le bien être de toutes les Maliennes et de tous les Maliens et faire du Mali un modèle de bonne gouvernance», promettait Amadou Toumani Touré.

Ce n’est pas tout. Le général promettait également la récompense du mérite partout et à tous les niveaux : «je veillerais à la création d’un Espace propice, permettant à nos cadres compétents et honnêtes d’accéder aux postes de responsabilité en dehors de toute appartenance à un parti politique, ou à un groupe d’intérêt quelconque».

De la même manière, Amadou Toumani Touré avait promis une guerre contre la corruption. Comment ? Accroître les moyens de vérification des comptes et biens de l’Etat.

L’emploi, la restauration de l’autorité de l’Etat, la construction d’une économie plus compétitive et plus diversifiée le désenclavement intérieur et extérieur du Mali, la diplomatie, le rayonnement de la culture malienne étaient entre les chantiers prioritaires du projet de Amadou Toumani Touré.


C.H Sylla

07 juin 2005