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Au terme de la visite de la délégation malienne au Maroc, l’Aube a rencontré des responsables des deux pays. Tous sont unanimes sur l’urgence et la nécessité de l’établissement d’une coopération plus forte, plus soutenue et plus engagée entre, d’une part, les deux pays, et, d’autre part, les pays du Sud.

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Madame Latifa Akharbach, secrétaire d’Etat auprès du ministre des Affaires étrangères et de la coopération

La coopération est impulsée au plus haut niveau de nos deux Etats, c’est une coopération solidaire et à bénéfice mutuel. Le Maroc est prêt à accompagner le développement du Mali. Nous sommes prêts aussi à diversifier les secteurs de coopération. Parce que nous sommes persuadés que notre continent a un potentiel de développement énorme, mais il est très important que l’on investisse par la coopération Sud-Sud.

Le Maroc est prêt et nous voulons développer le dialogue politique. Parce que c’est la volonté politique, le respect de principes aussi importants que la souveraineté nationale et l’intégrité territoriale qui vont nous permettre d’aller de l’avant dans nos relations de coopération. Nous sommes attendus par nos deux peuples respectifs à ce niveau là.


Que faut-il actuellement pour renforcer davantage cette coopération entre les deux pays ?

Il faut qu’on se mette au travail. Il faut également associer
le secteur privé parce que le gouvernement ne doit pas se passer de ce secteur privé qui crée la richesse. Il faut aussi, dans une coopération inclusive, nous ouvrir à d’autres opérateurs et être aussi toujours soucieux d’efficacité sur le terrain. Mais je reviens à la condition sine qua non, c’est qu’il faut absolument que l’on soit dans une relation empreinte de confiance, de dialogue et de respect mutuel, c’est l’essentiel.

Moussa Diarra, président de l’Association d’amitié Mali-Maroc (AMAMA)
Ce qui m’anime, c’est un esprit de grande satisfaction face à l’importance que revêt cette mission, et ensuite au succès éclatant qu’elle a remporté. Satisfaction, parce que notre pays le Mali a toujours été un pays à vocation agropastorale. Et présentement, le mot d’ordre du gouvernement et du président de la République, est que le Mali soit une vraie puissance agricole.

L’objet de cette mission était donc de venir promouvoir les potentialités agricoles du Mali devant les frères marocains. Voilà donc une grande satisfaction au vu de tous les résultats qu’on a obtenus, à savoir, la bonne écoute, la compréhension et surtout la réponse favorable de nos frères marocains de venir au Mali pour visiter effectivement ces potentialités dont nous parlons.

La grande potentialité malienne plus la grande expérience marocaine devraient pouvoir faire nouer des partenariats pour développer l’agriculture, l’élevage, la pisciculture, la foresterie afin que le slogan, enfin le mot d’ordre du gouvernement, soit une réalité ; que le Mali soit une vraie puissance agricole.

Seydou Diakité, chef de la cellule de coopération internationale du Ministère de l’agriculture

La mission était composée du secteur public et du secteur privé. Pour le secteur public, il y avait les représentants du ministère de l’industrie, du commerce et des investissements et du ministère de l’agriculture.

Au compte du secteur privé, on avait les opérateurs économiques de tous les domaines de l’agriculture, de l’agro-industrie. Nous sommes venus échanger avec nos frères et amis marocains, échanger autour de ce qu’ils peuvent faire, montrer nos potentialités et voir éventuellement ce que nous pouvons faire ensemble.

Cette mission s’inscrit aussi dans un cadre de coopération tripartite entre le Mali, le Maroc et les Franco-marocains installés au Maroc. Donc la tripartite, c’est pratiquement le Mali, le Maroc et la France. Et pratiquement le schéma que nous avons adopté est un schéma à trois étapes.

La première étape, c’est celle que nous venons de boucler, le fait de venir voir au niveau du Maroc, quelles sont les expériences en matière d’agriculture, de voir éventuellement qu’est-ce que nous pouvons faire entre nous, nous mettre en relation. La deuxième étape consiste à inviter nos amis marocains chez nous en visite, pour leur montrer les potentialités que le Mali recèle et que nous pouvons exploiter de commun accord au bénéfice de toutes les trois nations.

Ce que je retiens de cette visite, je vais le situer à trois niveaux. Le premier niveau, c’est celui de l’engagement politique. Dieu faisant bien les choses, nous sommes arrivés à un moment où le Maroc s’inscrit dans une volonté de faire de l’agriculture le levier de développement.

Et si nous regardons de près le PDES (programme de développement économique et social, ndlr), nous y voyons les mêmes messages et stratégies. Il est sûr que le Maroc aujourd’hui a acquis une très grande expérience en matière d’agriculture. Le Mali aussi, je crois que l’un avec l’autre, nous pouvons faire très rapidement avancer ce projet.


Propos recueillis par

CH. Sylla

27 Avril 2009