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Dans l’ignorance totale que l’homme se savait malade et condamné, parti pour l’Hexagone se soigner, nous avions osé une telle sortie qui, on en conviendra, n’est pas du tout virulente encore moins insultante. Mais nos lecteurs comprendront que même une égratignure, à quelqu’un qui rend l’âme au moment même où cela se passe, fait baisser la tête.

Dans notre cas, c’est l’intérieur de nos joues que nous avions rongées pendant un bon moment, pris de remords. Ce remords était accru par le fait que nous étions parmi les derniers attardés à apprendre la triste nouvelle, samedi matin. Dur, dur…

Faut-il chercher, dans ces cas, à se racheter ? Oui, car comme disait Confucius « après une faute, ne pas se corriger : c’est la vraie faute ».

On ne reverra plus donc celui qui, lors des élections présidentielles de 1992, était arrivé avant-dernier des 9 candidats et qui était fier de n’avoir pas remporté la cuillère de bois laissée à feu Demba Diallo.

Car Maribatrou ne caressait pas forcément l’intention de présider aux destinées de notre pays. Ce qui lui importait, c’était de pouvoir passer le message terre à terre des larges couches d’analphabètes qui peuplent notre pays.

Mêlant tous les registres, l’homme ne pouvait exposer sur un seul dossier sans paraître sauter du coq à l’âne, mettant à nu qu’il ne maîtrisait rien, hormis l’élevage et la vente de ses crocodiles.

Le président du PUDP était, dans ces conditions, celui qui mettait des notes de gaieté lors des joutes électorales et attirait les sourires par la simplicité binaire de ses propos.

En cela, les auditeurs des radios et les téléspectateurs avaient envie d’écouter Diaby et l’estimaient beaucoup.

En 1997, Maribatrou Diaby faisait partie du collectif des partis politiques de l’opposition (COPPO) Qualifié de demi candidat par Me Mountaga Tall, Mamadou Maribatrou Diaby s’était lancé sans conviction aucune dans une bataille dont il connaissait lui-même l’issue.

Le président du PUDP manquera à l’appel des candidats aux élections présidentielles de 2007, sûrement à la classe politique malienne et éternellement à ses proches et à sa famille. Dors en paix, Diaby.

HAIDARA ML

02 mai 2006.