Pour s’enquérir de l’état du marché à bétail à la veille de la fête de tabaski (Aïd El Kébir), le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Diallo Madeleine Bah a fait, le mardi dernier, le tour de certains marchés de la capitale. De l’avis général, les marchés sont bien fournis et les prix des moutons sont abordables.
«Après avoir fait le tour de plusieurs points de vente hier, je viens de trouver mon mouton de fête au terrain Chaba de Lafiabougou. C’est une bête qui m’a couté la somme de 65.000 F CFA». Très satisfait de ce mouton obtenu à bon marché, Kolon Bagayoko, trainant la bête par ses deux cornes, ne semble pas se plaindre du marché des petits ruminants cette année. Tout comme lui, beaucoup de fidèles musulmans sont depuis quelques semaines en train de faire le tour des différents parcs à bétail et points de vente de la capitale. Objectif : dénicher le mouton de leur choix à moindre coût.
Comme l’année dernière, la ville est bien approvisionnée cette année, mais les prix sont un peu élevés. Ils varient de 30.000 à 100.000 F CFA et plus sur les sites du programme d’appui au développement durable de l’élevage au Sahel occidental (PADESO). Afin de donner la possibilité à chaque famille malienne d’avoir son mouton pour la fête de tabaski, ce projet qui relève du ministère de l’Elevage et de la Pêche, a décidé d’organiser pour la deuxième fois, une opération de vente promotionnelle de moutons.
Le ministre de l’Elevage et de la Pêche, Diallo Madeleine BA, accompagné de certains membres de son cabinet et du directeur du PADESO, Modibo Kanouté, a visité certains sites de vente de bétail à travers la ville de Bamako. La sortie du ministre a débuté par les trois sites de vente promotionnelle initiés par le PADESO.
C’est par le stade municipal de la commune II que le ministre a commencé sa visite. Elle s’est entretenue avec les éleveurs venus essentiellement de la localité de Nioro du Sahel. Deuxième étape de la visite, le marché à bétail de San Fil, qui était bien fourni en moutons. Après quelques minutes d’échange, la délégation ministérielle a mis le cap sur le parc à bétail de Kalabancoura et enfin le terrain Chaba de Lafiabougou.
Au niveau des différents points de vente où la délégation ministérielle s’est rendue, Mme Diallo Madeleine Ba a écouté les coopératives d’éleveurs et échangé avec eux sur leurs préoccupations. Ceux-ci avaient, en effet, saisi le ministre de plusieurs doléances. Ainsi, au quartier San fil, les éleveurs se plaignent surtout de l’exigüité du marché, de l’insuffisance du seul puits qui s’y trouve pour l’approvisionnement du bétail en eau.
Les éleveurs se sont plaints, en outre, des opérations nocturnes des voleurs qui profitent de la faible électrification du marché. En d’autres endroits, c’est la cherté de l’aliment bétail qui constitue la principale inquiétude. «Nous achetons le pot de mil à 200 F CFA, alors que chez nous la même mesure nous coûte 75 F CFA. Cela nous pose d’énormes problèmes pour nourrir les animaux à Bamako.
«Les taxes sur le site sont élevés. Chaque jour, nous payons 50 F CFA de taxe et par tête de mouton. Ce montant doit être revu sinon le prix de chaque mouton risque de partir dans les taxes avant même qu’il ne soit vendu», explique Modibo Traoré, un éleveur du marché San Fil. Pour lui, avec toutes ces charges, les clients trouvent encore que les prix sont élevés.
Les campagnes de sensibilisation et le sens patriotique ont été certainement pour quelque chose dans son choix de rester vendre au pays cette année. Car, de son village, Ennsis, (680 km de Bamako), il lui était beaucoup plus facile de vendre ses moutons en Mauritanie qui n’est qu’à 27 km de son village. Au terme de sa visite de terrain, le ministre s’est dit très satisfait de l’état d’approvisionnement du marché et par le fait que les tarifs tiennent compte de toutes les bourses.
Oumar Diamoye
11 Novembre 2010.