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Depuis plus d’une semaine, l’arrestation de deux jeunes, à Tombouctou, Mossa Ag Acharatmane et Aboubacrine Ag Fadil, défraie la chronique. D’après Ahmed, un de leur porte-parole, ils ont été enlevés à Tombouctou le 31 octobre dernier par les services de renseignement.

Deux semaines après cet enlèvement, personne, y compris leur avocat et non moins président de l’AMDH, Me Brahima Koné, n’a eu accès à eux.

Pour protester contre ce qu’ils considèrent comme une détention arbitraire, les sympathisants des deux jeunes ont organisé vendredi 12 novembre, un sit-in devant la Cour d’appel de Bamako sise à Banankabougou.

Au moment où ils scandaient des slogans tels « nous voulons plus de justice », « nous exigeons le respect de la Constitution », « nous réclamons plus de justice », les éléments du Groupement mobile de sécurité (GMS) ont chargé.

Violemment pris à partie par les policiers, les protestataires n’ont dû leur salut qu’à la célérité de leurs jambes. Ceux qui ont traîné les pieds ont été battus à sang.

Bilan de ce sale quart d’heure : huit blessés dont trois femmes, trois arrestations dont un journaliste qui a été relâché la nuit.

Les autres sont au niveau du Commissariat de police du 13ème arrondissement.

Diakaridia YOSSI

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Après la bavure policière dont a été victime notre collaborateur Diakaridia Yossi :

Les présidents de l’Unajom et de l’Ajpm reçus par le DG de la Police nationale, Niamé Kéïta

Parti couvrir une manifestation de ressortissants du Nord devant la Cour d’Appel de Bamako, notre collaborateur Diakaridia Yossi a été non seulement empêché par les policiers du GMS (Groupement mobile de sécurité) de prendre des photos de la rixe qui les opposa aux manifestants mais a été, en plus, roué à coups de matraque qui ont occasionné des blessures graves sur la tête. Une affaire regrettable qui a valu à l’Unajom et à l’Ajpm, deux associations membres du Comité de pilotage de la Maison de la presse, de solliciter une entrevue avec le premier responsable des agents en tenue noire.

Informé de l’incident qui opposa, le vendredi 12 novembre 2010, dans l’après-midi, des éléments du GMS, engagés sur le terrain en vue de disperser un sit-in organisé par des ressortissants du Nord devant la Cour d’appel de Bamako et Diakaridia Yossi, journaliste à L’Indépendant, le directeur général de la Police nationale, Niamé Kéïta a immédiatement donné suite à notre demande d’audience. C’est ainsi qu’il nous a reçus tout juste après cette bavure policière exercée sur un journaliste dans l’exercice de sa mission.

D’entrée de jeu, votre serviteur Mamadou Fofana, journaliste à L’Indépendant et président de l’Association des journalistes professionnels des médias privés du Mali (Ajpm) et Ibrahim Famakan Coulibaly, président de l’Union nationale des journalistes du Mali (Unajom), ont présenté les blessures reçues par notre collègue et ses habits déchirés par des éléments du GMS qui semblaient, manifestement, confondre manifestants et journalistes.

C’est suite à cette méprise que certains agents du GMS ont pris pour cible Diakaridia Yossi qui s’est retrouvé au beau milieu d’une quinzaine de policiers qui l’ont bastonné de tous les côtés.

C’est donc cette situation que les deux responsables d’associations de presse étaient venus exposer au Directeur général de la Police nationale. Après un échange dans le respect et la considération, les deux parties sont parvenues, en présence naturellement de notre collègue agressé, à la conclusion qu’il faut laver le linge sale en famille. Mais faire aussi en sorte que cet incident puisse également servir pour l’avenir.

Dans la mesure où la presse et la police se retrouveront toujours sur les mêmes théâtres d’opération. De ce fait, l’une et l’autre sont condamnées à œuvrer ensemble dans la confiance et, surtout, dans le respect du travail de la presse qui, en démocratie, ne doit souffrir d’aucune entrave.

Comme certains agents de la Police nationale et, particulièrement, ceux du GMS semblent toujours ne pas comprendre cela, les présidents des associations professionnelles de presse que sont précisément l’Unajom et l’Ajpm ont suggéré d’organiser un séminaire destiné aux Forces de sécurité et aux Journalistes afin que s’instaure entre eux un climat de bonne collaboration et de confiance réciproque.

Une proposition qui n’est pas tombée dans une oreille de sourd. Elle a reçu l’assentiment de nos vis-à-vis.

En faisant leurs adieux du QG de la Police, les représentants des associations de presse susmentionnées ont, en leur nom et en celui du directeur de L’indépendant, El Hadj Saouti Labass Haïdara, remercié Niamé Kéïta qui a marqué sa solidarité en contribuant à la prise en charge des frais médicaux de notre collaborateur Diakadidia Yossi à hauteur de 25 000 FCFA.

Diakaridia YOSSI

15 Novembre 2010.