La viande avec os se vend à 1200 F CFA contre 1400 F CFA pour la viande sans os. Présentement, ces prix ne posent pas autant de problèmes que l’approvisionnement du marché. Les marchés de Bamako n’arrivent toujours pas à satisfaire la demande de nos concitoyens, qui semblent être de plus en plus inquiets et déçus.
Depuis quelques jours, le marché de la viande au Mali connaît une crise d’approvisionnement aigüe ayant suivi la montée fulgurante des prix. Malgré les réactions du gouvernement pour calmer les esprits tant au niveau des bouchers que des consommateurs, ces derniers ne savent plus à quel saint se vouer.
Selon Dr. Yacouba Samaké, secrétaire général du ministère de l’Elévage et de la Pêche, le gouvernement a décidé de subventionner la filière de la viande bovine pour permettre aux consommateurs de s’approvisionner quantitativement et raisonnablement (prix s’entend) en viande.
Cependant, c’est peine perdue. Les marchés de Bamako manquent cruellement de viande. Hier matin, à 10 h, les marchés de Niaréla, Bagadadji et de Medine n’avaient plus de viande, conséquence d’un nombre insuffisant d’animaux abattus. Obligés de rentrer bredouilles, les ménagères, visiblement très remontées, ne cessaient de demander les raisons de cette pénurie à leurs fidèles fournisseurs.
D’après certaines sources au niveau de l’Abattoir frigorifique de Bamako, dont les responsables se sont refusés hier à tout commentaire, il est mis en vente un nombre de bœufs très inférieur à celui qu’il abattait avant le début de la crise (400 contre 600 pour certains).
Pis, beaucoup de bœufs seraient abattus maintenant au nom de certains travailleurs au lieu de l’être au nom des premiers concernés, c’est-à-dire les bouchers ayant un numéro d’identification.
Ces travailleurs, loin du marché de la viande, donneraient la viande, à leur prix, aux bouchers, un peu perdants dans ces conditions. Ce qui serait d’ailleurs à l’origine de la grève de mardi dernier.
En plus, il faut noter l’exportation abusive de nos bétails vers les pays voisins, qui ne souffrent aucunement de telles pénuries. Le Mali, pays d’élevage par excellence, connaît actuellement un manque de bétails et les quelques-uns existants sont très chers.
De toute façon, cette situation profite d’abord aux vendeurs détaillants de viande au grand dam des clients. « Nous réalisons plus de bénéfice maintenant qu’auparavant », nous a confié l’un d’eux au marché de Niaréla.
A ceux-ci, il faut ajouter les vendeurs de poisson et de volailles, qui connaissent certainement leur meilleur moment de profits de l’année avec de longues queues devant leurs commerces.
A quand la fin du calvaire des consommateurs ? Telle est la question que bon nombre de nos concitoyens se posent. Pour y arriver, ce qui est sûr, beaucoup de détails doivent être vus ou revus aussi bien du côté des autorités que du côté des chevillards.
Ogopémo Ouologuem
(stagiaire)
05 juillet 2007.