Les espaces occupés par les maraîchers dans le District de Bamako se transforment progressivement en chantier de construction de bâtiment des services ou d’habitation. Ce qui demeure un péril pour l’activité.
La situation est aujourd’hui écœurante pour les gens de ce sous-secteur agricole. Il se pratique de manière intensive, dans le but d’en faire un gain matériel. Il est pratiqué généralement par les couches les plus démunies de la société (femmes en situation difficile et vieilles personnes et certains jeunes migrants).
Ils utilisent les grands espaces qui parsèment la ville. Le maraîchage joue un rôle prépondérant dans l’équilibre de la sécurité alimentaire, mais aussi dans l’économie familiale avec différentes sortes de production (salade, carotte, tomate, oignon etc..). Les commerçants de légumes ont répondu à certaines de nos questions.
La maraîchère B. Touré réside à Hamdallaye en commune IV, la quarantaine, trois enfants en charge. Son jardin occupe un lot vide dans le quartier ACI 2000, elle exploite des parcelles contenant une variété de légumes : des tomates, salades, carottes, choux, haricot, et autres légumineux. “ J’ai des clientes qui viennent acheter ces légumes pour les revendre au marché. C’est grâce à cette vente de la production de mon jardin que je gagne ma vie et je suis autonome. Je peux gagner 600f à 750f par parcelle”, affirme-elle.
Selon ses propos, elle pratique le maraîchage depuis une dizaine d’années. Elle se consacre uniquement à son maraîchage qui constitue sa seule source de revenus.
Bata Sangaré vendeuse de salade et des légumes au marché de Lafiabougou se ravitaille chez un jardinier. Elle gagne également sa vie dans cette activité commerciale.
«Les légumes ont un grand rôle dans notre alimentation. Ils contiennent des vitamines qui maintiennent notre santé. La salade qui est une fibre renferme la vitamine D, elle facilite la digestion et lutte contre la constipation. La carotte et la tomate contiennent la vitamine A, E, B12 ainsi que des sels minéraux indispensables dans nos repas », a dit Ousmane Seck docteur en médecine.
Aujourd’hui, ces jardiniers vivent dans l’inquiétude et depuis quelques années, leur aire de culture se réduit progressivement en cédant la place aux constructions en dur.
Les maraîchers dans ces lieux sont aussi menacés de déguerpissement au profit de nouvelles maisons. Les pauvres familles qui vivent du maraîchage doivent bénéficier de la solidarité des autorités.
Il est à craindre que ces personnes déguerpies des parcelles maraîchères s’ajoutent au rang des mendiants, bien que le besoin de logement soit pressant à Bamako.
Fabou I Traoré
05 Mars 2010.