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Le kaléidoscope que cette manœuvre nous renvoie est une profusion d’images plus négatives les unes que les autres qui se télescopent : un peuple bâillonné et fataliste, des retards de salaires atteignant trois mois, une économie mise en coupes réglées par la FMI (Famille Moussa et Intimes) la gabegie érigée en système de gestion, avec en prime des pesanteurs socio-économiques comme le népotisme, le favoritisme, le trafic d’influence et les pratiques corruptrices. Bref, un pays qui fait du sur-place à la traîne des autres nations.

C’est une vérité irréfutable : dans sa marche à travers l’histoire, le Mali a réalisé des progrès indéniables notamment dans les domaines des libertés collectives et individuelles sous l’ère de la démocratie. Sur le plan économique, des réalisations sont aussi palpables dans des domaines aussi vitaux que l’urbanisme- Bamako la capitale ne fait plus honte- le désenclavement intérieur et extérieur, la mise en place d’un embryon industriel…

Mais force est de constater que l’avènement de la démocratie n’a pas comblé les formidables attentes des Maliens dans le sens d’une amélioration substantielle de leurs conditions d’existence. La raison, il faut la chercher dans le manque de patriotisme des cadres maliens à tous les niveaux. Résultat : le système contre lequel des centaines de Maliens ont versé leur sang a de beaux jours devant lui.  »

Voler l’Etat n’est pas voler « . Une  » valeur  » qui est ancrée dans l’inconscient collectif des Maliens. La politique apparaît ainsi comme un raccourci qui permet de se retrouver au sommet de la pyramide sociale sans fournir d’effort.

Le culte de l’excellence et la culture du mérite sont laissés aux « naïfs » et aux « simples d’esprit ». Les leaders politiques préfèrent épuiser leur temps et leur énergie en de vaines querelles politiciennes.

Vivement un sursaut national pour éviter un nouveau « 26 Mars » dans notre pays.

Yaya Sidibé

25 Mars 2005