Grâce à sa « Nuit des stars », « L’Aiglon d’or » a contribué à réconcilier les Aigles avec leur public. Cette jeune association de promotion de spectacles et de management est en train de s’imposer grâce au dynamisme de son président, Saouty Diarra.
« J’organisais Flash hip hop avec Braddox (animateur d’une émission de rap à l’ORTM). Quand ce dernier a quitté le pays, je me suis débrouillé pour continuer à organiser des spectacles, notamment des soirées aux night clubs Calao et Citadelle de l’Hippodrome », explique Saouty Diarra.
C’est ainsi qu’a démarré la formidable aventure qui a fait de ce jeune ambitieux et entreprenant l’un des leaders dans la promotion de spectacles. « A l’époque, c’était un domaine dans lequel les Maliens ne se hasardaient pas beaucoup. Je me suis dis que nous ne pouvons pas éternellement abandonner ce terrain aux étrangers. Cela m’a motivé à m’y investir davantage », ajoute-t-il.
En 2001, ce bachelier décide de rassembler d’autres jeunes autour de lui. Il crée alors l’Association « Aiglon d’or ». Basée à Djélibougou Doumanzana, elle est composée d’une quinzaine de jeunes, dont une dizaine de filles.
Deux ans plus tard, le 24 juin 2003, l’association s’illustre par l’organisation de la « Nuit des stars » à Luna Parc. « Il s’agissait de rassembler les stars du football et celles des arts et de la culture », explique le jeune manager d’artistes et promoteur de spectacles.
Ce coup d’essai ayant été une grande réussite, l’événement a été perpétué. C’est ainsi que la 4e édition de la « Nuit des stars » a vécu le 20 juin 2006, toujours à Luna Parc, sur la route de Koulikoro. Rehaussée par la présence d’animateurs célèbres comme Benson Diakité (RFI), elle a donné l’occasion aux Aigles de s’expliquer avec leur public par rapport à leur échec dans les éliminatoires combinées de la Can/Mondial-2006. Après leur mea culpa, Djilla et ses coéquipiers présents ont donné rendez-vous au public sportif malien à la Can « Ghana 2008 ».
Toujours dans le domaine du sport, Saouty et son équipe (Warren G, BE, Ladji Touré…) ont récemment organisé un gala en l’honneur de l’Association sportive de Bamako (ASB) après son succès à la 45e édition de la Coupe du Mali et son début prometteur en compétition africaine (Coupe de la Confédération africaine de football).
Au niveau de la scène musicale, l’Aiglon d’or a organisé des concerts de rap à Sikasso et Koulikoro. Elle manage aussi les poses comme Fanga Fing et Intouchables (Bamako) et les Nianan Boys de Koulikoro.
L’association est aussi sollicitée par des jeunes artistes comme Yah Kouyaté, Ngolo Konaré, Don Vecho, DJ Sénateur… En 2005, les jeunes promoteurs de spectacles ont été sollicités par des managers allemands pour organiser des concerts gratuits au Carrefour des jeunes de Bamako afin de sensibiliser la jeunesse sur le VIH/Sida.
Malgré leur détermination, la tâche n’est pas aisée pour les jeunes organisateurs de spectacles qui doivent affronter un environnement hostile. « Contrairement à beaucoup de pays, la promotion de spectacles ne mobilise pas les sociétés privées au Mali. Il n’est pas facile d’avoir l’adhésion des sponsors. Ce qui nous limite dans nos ambitions parce que nous n’avons pas assez de moyens de travailler avec des stars comme Babani Koné, Oumou Sangaré… Leurs cachets, entre 500 et 700 000 F CFA, sont au-dessus de nos moyens », déplore le président Saouty Diarra, 27 ans et célibataire.
Mais pour le moment, lui et son équipe parviennent à se maintenir dans le showbiz grâce à l’appui des mécènes comme Boulkassoum Touré (maire de Boulkassoumbougou), Ali M. Touré (CMDT) et Kassim Diané (Burocad).
Leur appui inconditionnel leur permet de développer des initiatives authentiques comme le projet de festival Hip Hop/Raga qu’Aiglon d’or compte concrétiser d’ici la fin de l’année.
Leur persévérance doit servir de référence à leurs camarades d’âge.
« Les jeunes ne doivent pas croiser les bras en attendant tout de l’Etat ou d’autres personnes. Ils doivent être audacieux et prendre des initiatives. S’ils persévèrent et font leur travail avec amour et passion, des bonnes volontés finiront par les identifier et à leur venir en aide », conseille Saouty Diarra.
Gageons que leur dynamisme et leur esprit d’initiative feront tache d’huile parmi la jeunesse du pays.
Moussa Bolly
27 octobre 2006.