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Dans cet entretien, le Président du Conseil de Cercle de Kati, Mamadou Traoré dit Zallé, parle, entre autres sujets, de ses ambitions pour Kati et du projet «Bourse Désir d’Entreprendre» (BDE), doté d’une enveloppe de 50 millions de FCFA destinée à la création d’emplois pour les jeunes.

Vous venez de procéder aux travaux de la session budgétaire du Conseil du Cercle de Kati, dont vous êtes le Président. Que peut-on en retenir?

Avant toute réponse, permettez-moi de m’incliner devant la mémoire de tous ceux et de toutes celles qui ont perdu leur vie pour ce pays. Comme vous le savez, je suis en train d’achever un mandat qui avait été commencé par M. Samaké Ousmane, décédé au cours d’un accident de circulation avec deux autres figures politiques de Kati (Fousseyni Diakité dit Debasse, Haut Conseiller et M. Alou Sidibé).

Pour en revenir à votre question, cette Session était la session de budget additionnel. Il s’agissait donc de revoir et de réajuster certains postes du budget, par rapport au futur mais aussi par rapport aux insuffisances constatées dans l’exécution du budget primitif de 2013. En somme, apporter un petit toilettage selon les réalités du moment.

Le Cercle de Kati fait partie des trois Cercles de la Région de Koulikoro qui ont bénéficié d’une enveloppe de 50 millions de FCFA, offerte par l’Association Internationale des Régions Francophones (AIRF), dirigée par l’ancienne candidate à l’élection présidentielle française Ségolène Royal. Pouvez-vous nous en dire plus?

Effectivement, nous sommes en train de bénéficier d’un programme qui nous a été apporté par le Conseil Régional de Koulikoro (qu’il en soit reconnu et salué), à travers une Convention signée entre le Conseil régional et l’Association des Régions Francophones, qui porte sur le soutien à de petits projets de jeunes de 18 à 45 ans. Je précise bien qu’il s’agit de jeunes des deux sexes, car, chez nous, quand on parle de jeunes, les femmes pensent qu’elles sont exclues, ce qui n’est pas réel. Donc, le programme proprement dit consiste à financer de petits prêts remboursables, qui peuvent aller jusqu’à 3.000.000 FCFA, dans le cadre du petit commerce, de l’élevage, de l’agriculture, de l’artisanat, etc… Et ce programme pourra, j’ose le croire, apporter des revenus, mais aussi réduire un peu le chômage dont souffre la jeunesse de ma collectivité.

Vous êtes à la tête du Conseil de Cercle de Kati, depuis quelque temps. On aurait bien aimé avoir une idée du bilan succinct des actions que vous avez déjà réalisées.

Dresser un bilan «personnel», cela est un peu difficile, car ce sont les autres qui peuvent et doivent juger. Mais, aussi, il y a des choses palpables et des choses qui ne sont pas perçues physiquement par tout le monde, comme la gestion, qu’il fallait un peu assainir. La réalisation la plus emblématique, c’est la finition du Centre de Référence de Kalaban Coro avec tous les services nécessaires: bloc opératoire; maternité; bloc d’imagerie médicale (radiographie); bloc odonto, bloc ophtalmo, etc… Un vrai mini hôpital.

Quels sont vos projets à court et moyen termes?

L’un des projets qui me tiennent à cœur aujourd’hui, c’est la recherche de partenaires techniques et financiers afin de réaliser des centres de santé à «bas niveau», même pour les plus petits villages de notre cercle; des infrastructures scolaires, afin de hausser le niveau de scolarisation de nos enfants et de réduire la déperdition scolaire, car certains de nos enfants arrêtent les études à cause de la distance séparant les écoles des villages ou même l’absence totale de structures proches. Il s’agit ensuite de la réalisation d’un Centre d’accueil du Conseil de Cercle de Kati qui s’avère nécessaire, car, comme vous le savez, le Cercle de Kati étant très vaste, nous avons des Délégués (Conseillers ) qui viennent de très loin pour les sessions, les formations ou pour des rencontres organisées au Conseil de Cercle. Pour les mêmes raisons, une cantine serait aussi la bienvenue.

Avez-vous des messages à l’adresse des populations du Cercle de Kati?

J’ai particulièrement un message à l’adresse des jeunes, pour leur dire de ne pas se laisser gagner par le découragement, d’être optimistes, car l’avenir c’est la jeunesse. A l’ensemble de la population de Kati: il faut se donner la main, en travaillant davantage et se faire mutuellement confiance, en cherchant des voies et moyens pour le développement du cercle de Kati, un cercle agro-pastoral aux potentialités immenses.

Quel est votre mot de la fin?

Le mot de la fin? S’il y a en un, c’est de prier Dieu le Tout puissant pour des élections apaisées, avec un futur Président rassembleur de tous les Maliens et Maliennes, du Nord comme du Sud, de l’Est comme de l’Ouest, pouvant sortir notre pays de ces tréfonds pour emprunter la voie des pays émergents. Qu’Il nous donne de bonnes pluies, avec de bonnes récoltes sur toute l’étendue du territoire.

Entretien réalisé par Yaya Sidibé

02 Juillet 2013