Le professeur Mamadou Lamine Traoré n’est pas passé par quatre chemins pour qualifier un telle situation : « Il faut être désespérément optimiste pour croire à l’école malienne ». La formule est empruntée à feu maître Demba Diallo aux heures chaudes de la révolution pendant que la soldatesque moussaïste mitraillait la foule, pour montrer que malgré de lourds sacrifices la victoire est à portée de main. En effet, selon Sékou Soumano, le doyen des partenaires sociaux « l’école malienne est une grande malade qui se remet doucement. L’apaisement est, perceptible mais des inquiétudes demeurent. Et le ministre d’égrener quelques maux dont souffre cette école et qui ont pour nom le non respect de la déontologie et de l’éthique au niveau du secondaire et du supérieur, les revendications maximalistes des enseignants, le taux très bas d’exécution des programmes, les disparités genre et les disparités régionales. « Il y a encore, a dit le prof, trop de violence à l’école, les agressions des enseignants sur les élèves, les agressions des élèves sur les enseignants ».
« Il faut reprendre les choses en main ». Cette recommandation, le ministre l’a adressée à tous. A commencer par la commission de suivi de l’accord de partenariat pour une école performante et apaisée signé en juillet 2005 à Koulouba sous les auspices d’ATT par les différents partenaires. De gigantesques efforts ont pourtant été fournis par le département de l’éducation et le gouvernement pour que l’école malienne ne soit plus ce démon qu’on chasse à coup de pierre à chaque coin de rue.
Mais pourquoi y a-t-il des raisons d’espérer ? Dans un discours à la Castro de 13 pages, le secrétaire général du ministère de l’Education nationale a énuméré les nombreuses réalisations faites dans le cadre de la phase I (2001-2005) du Programme d’investissement sectoriel de l’éducation (PISE). Les efforts ont porté sur la construction de salles de classe, d’amphithéâtres, d’IFM, d’IFP, de CAFE, de nouveaux lycées (Mopti, Kala-bancoro), de CAP, la construction de la Faculté des sciences économiques et juridiques, de là Faculté des sciences économiques et de gestion, la réhabilitation de l’ENSUP. La liste ne peut être exhaustive.
Le lancement du PISE II a eu lieu en septembre 2006 à Kayes. Malgré le retard accusé cet ambitieux programme va mobiliser plus de 500 milliards FCFA pour la construction d’infrastructures scolaires, l’élaboration de programmes didactiques, l’achat de manuels etc.
Aussi, l’espoir pointe à l’horizon avec un taux brut de scolarisation de 75 % dans le fondamental en 2006. Il reste seulement à exorciser les démons qui minent l’école et qui viennent des revendications radicales de certaines corporations qui prennent nos enfants en otage.
Mais Mala a ses principes : « je ne promets pas ce que je ne peux pas faire ».
A bon entendeur salut.
Mamadou L. DOUMBIA
08 janv 07