Le responsable de la communication pour le Programme communautaire de développement (PCD) a bien voulu nous entretenir sur ses attentes sur l’atelier sous-régional qui se tient présentement à Bamako.
Les Echos : Des journalistes de la Cédéao sont réunis depuis mardi pour un atelier sur le PCD. Est-ce que vous pouvez nous dire en quoi consiste le processus PCD ?
Mamadou Khoulé : La Cédéao compte 15 Etats membres qui constituent la région Afrique de l’Ouest. Nous avons décidé de réunir tous les réseaux de journalistes économiques dans la région pour discuter avec eux d’une contribution possible et que ces réseaux vont apporter pour le Programme communautaire de développement qui est exactement la concrétisation, la matérialisation de la vision des chefs d’Etats et de gouvernement qui veulent maintenant passer d’une Cédéao des Etats à une Cédéao des peuples.
Ce qui veut dire que toutes les populations, tous les segments de populations dans cet espace Cédéao dans la région Afrique de l’Ouest soient impliqués dans ce processus. De quoi s’agit-il ?
Il s’agit de voir ce qui se passe actuellement dans la région.
Vous savez que la Cédéao a été créée au mois de mai 1975 et que depuis les citoyens dans les quinze Etats connaissent plus la Cédéao en terme de règlements de conflits, en terme de casques blancs (Ecomag) alors que la Cédéao fait énormément de choses dans le domaine de l’énergie, des l’infrastructures, de construction des routes. Comment parvenir à rendre cela plus visible ?
C’est pourquoi, on a réuni ces journalistes pour voir avec eux dans quelle mesure on peut leur fournir des informations qu’ils puissent traiter au niveau de leur rédaction. Pour revenir au PCD, depuis 1975, la Cédéao est plus connue dans le règlement des conflits, des médiations, alors que la mission véritable de la Cédéao est économique. Elle doit promouvoir le développement économique et humain de manière générale dans cette zone de l’Afrique de l’Ouest.
Il faut le matérialiser. La matérialisation, c’est le Programme
communautaire de développement. Quand on parle de PCD, ce n’est pas au niveau de la base, c’est-à-dire au niveau des villages, c’est au niveau de l’espace des 15 Etats. Il s’agit de voir qu’est-ce qu’on peut faire véritablement.
Est-ce que si nos 15 Etats mettent ce qu’on peut faire pour développer cette région de l’Afrique de l’Ouest et surtout pour donner de l’espoir aux jeunes pour qu’ils sachent qu’il y a des gens qui sont en train de travailler. Il y a des projets très porteurs qui sont dans ses régions.
Est-ce que ce n’est plus la peine de partir ailleurs. En quelque sorte, c’est la synthèse de tous ce qu’il y a comme projets, réalisations et programmes dans la région Afrique de l’Ouest pour mettre en symbiose et développer la région pour que sur le plan économique, social, culturel que l’Afrique de l’Ouest puisse atteindre son développement véritable.
Les Echos : A travers la tenue de l’atelier, vous avez un objectif à atteindre. Qu’est-ce que la Commission de la Cédéao attend des médias ?
M. K. : Lorsque la presse a un rôle à jouer comme la société civile, nous la considérons comme partie intégrale de la société civile, comme le secteur privé, comme les Etats, comme les ONG, etc.
Donc, la presse a un rôle extraordinaire à jouer et il s’agit maintenant de discuter avec elle et que même les propositions viennent d’elle-même. Ça, c’est une innovation du PCD.
Ce n’est pas un programme qui est élaboré à Abuja ou par des experts étrangers qui vont venir nous l’imposer. C’est un programme qui va être élaboré à la base, chaque segment de la société va dire qu’est-ce qu’il peut faire.
Les journalistes économiques sont réunis aujourd’hui pour dire comment ils voient le processus de développement en Afrique de l’Ouest, le Programme de développement communautaire de développement et quelle est leur contribution qu’ils veulent mettre pour le développement de la région.
Ce sont tous les acteurs, tous les segments de la population Afrique qui vont être impliqués et que chaque population dise elle-même qu’est-ce qu’elle va apporter et c’est tout cela qu’on va compiler. Ça va être la contribution de la société civile. C’est ça qui va faire PCD.
Les Echos : Au sortir de l’atelier, il va y avoir des recommandations, un plan d’action, est-ce que vous pouvez nous dire que ses recommandations seront prises en compte par la Cédéao ?
M. K. : Les recommandations et les plan d’action seront appliqués, mais pas par la Cédéao elle-même, mais elle va accompagner les réseaux de journalistes dans chaque pays pour l’accomplissement de ces plans d’action.
Propos recueillis par
Amadou Sidibé
18 Mars 2010.