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Au Mali, le paradoxe est que d’une part les entreprises cherchent des compétences nécessaires pour leur développement et que d’autre part chaque année des milliers de jeunes diplômés sont versés sur le marché du travail. Et pourtant le chômage existe au Mali et il touche toutes les familles maliennes ; c’est un drame national qui constitue un véritable frein au développement économique et social de notre pays.

Ce paradoxe ainsi énoncé par le Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga est lié selon lui à deux facteurs prédominants : l’inexistence d’un cadre informel d’échange et de rencontre entre les entreprises et les structures de formation d’une part, et l’inadéquation entre la formation et l’emploi d’autre part.

Le salon «MaliTalents» répond à cette préoccupation. Initiée par le ministère de l’Emploi et de la Formation professionnelle à travers l’Agence pour la Promotion de l’Emploi des jeunes en partenariat avec le Conseil national du Patronat du Mali et le Cabinet Afric Search, il a pour objectif principal d’offrir un cadre de rencontre entre l’offre et la demande de compétences.

Selon le Premier ministre, Ousmane Issoufi Maïga, le gouvernement a fait de la formation et de l’emploi une de ses priorités. Cette priorité se décline en deux axes : une meilleure connaissance du marché de l’emploi et la mise en place d’un système de financement de la formation professionnelle, poursuit-il.

La création par le gouvernement des structures telles que l’Agence nationale pour l’Emploi (Anpe), le Fonds d’appui à la formation professionnelle et à l’apprentissage (Fafpa), les Unités de formations et d’appui aux entreprises (Ufae) et l’Agence pour la promotion de l’Emploi des jeunes (Apej) s’inscrivent dans le cadre de la mise en oeuvre de notre politique pour répondre aux besoins de compétences nécessaires au développement de notre économie.

La présence de ces structures au Salon à côté des entreprises privées illustre toute l’importance que le gouvernement accorde au partenariat entre le secteur public et le secteur privé pour créer un réel marché de l’offre et de la demande de compétences.

L’occasion de ce salon sera mise à profit pour procéder au lancement des guides pour l’Emploi des jeunes conçus par l’Apej avec l’appui de l’Agence nationale pour l’emploi de France. Le Premier ministre a invité les organisateurs du Salon à penser à l’institutionnalisation de «MaliTalents» pour faire de Bamako un marché sous-régional du travail.

C’est la première fois dans notre pays qu’un tel salon est organisé pour mettre en contact des entreprises qui demandent des compétences et des cadres qui les offrent, selon le ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle Mme Diallo M’Bodji Sène. «Mon département envisage l’institutionnalisation dans notre pays d’un marché de l’emploi, sans intermédiation. C’est ainsi que l’Apej est invité à y travailler pour la pérennisation de MaliTalents. Elle est aussi appelée à réfléchir à la mise en place d’un Salon dédié à la formation professionnelle où les écoles et centres de formation professionnelle pourraient rencontrer des jeunes en quête d’information sur les cursus ou les formations gagnantes», annonce la ministre.

Le représentant de Afric Search Didier Acouetey a révélé que Mali Talents découle de AfricTalents dont l’objet est de réunir les entreprises qui offrent et les cadres demandeurs d’emploi. Il a mis l’accent surtout sur l’aptitude du candidat à vendre ses compétences.

Boukary Daou

11 mai 2005