Deux volontés majeures du Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga qui a
rencontré Salif Kéïta et compagnie le lundi 30 janvier 2006, ont été
retracées dans un communiqué de presse. En réaction, dès le lendemain, la
Femafoot a décidé la reprise du championnat national ce week-end.
On
apprend que cette reprise a été programmée par le personnel salarié avant
même la réunion du bureau programmée l’après midi. Une réunion qui devait
rendre compte de la réunion avec le Premier ministre et décider de la
conduite à tenir.
A Malifoot, l’on est en droit de craindre le pire. En effet, de nombreux
responsables laissent entendre que le gouvernement ne peut exiger la
convocation d’un conseil extraordinaire. Les mêmes se disent prêts à aller
à un conseil, mais jusqu’au mois de juin prochain.
En clair, ceux-ci sont
pour la tenue d’un conseil ordinaire. La convocation plutôt d’un conseil
ordinaire minimiserait non seulement l’ampleur de la crise, mais surtout
s’apparente à un refus d’obtempérer vis à vis du Premier ministre, chef du
gouvernement.
On sait également qu’il faudrait une majorité qualifiée des
2/3 des membres siégeant au conseil national pour la tenue d’un conseil
extraordinaire.
Des sources concordantes ont apprend que de nombreuses ligues sont
favorables à la convocation d’un conseil extraordinaire. Il s’agit entre
autres des ligues de Kidal, Gao, Tombouctou, Mopti, Ségou, Sikasso et
Koulikoro.
La ligue de Bamako hésite encore. Néanmoins des membres de
clubs influents : l’Usfas, le COB, le Stade malien de Bamako, l’AS Nianan,
le Stade malien de Sikasso et le Tata national auraient également émis le
vœu d’aller à un conseil extraordinaire. C’est dire qu’une majorité
écrasante des ligues et clubs obligeraient Salif Kéïta à aller au conseil
extraordinaire.
Si d’aventure le bureau fédéral voudrait s’entêter et ignorer ces
expressions, les pouvoirs publics entreraient dans la danse pour prononcer
la dissolution pure et simple de Malifoot. Dans ce cas, il faut souhaiter
que Salif Kéïta et les siens aient le bon sens afin de pouvoir tirer les
meilleures conclusions.
S’ils avaient suscité de réels espoirs aujourd’hui les membres du bureau
fédéral actuel n’ont plus l’estime populaire. Au bout de quelques mois de
gestion, ils ont étalé de sérieuses lacunes qui ont fait voler tous les
espoirs en éclat.
S’ils ont posé des actions appréciables comme
l’organisation de la nuit des oscars, le retour du super coupe, Salif
Kéïta a fait pire avec l’affaire de la candidature à la Fifa, le contrat
Ikatel, les nouveaux critères de transferts, l’affaire de la double liste
dans les éliminatoires combinées Can et Mondiale 2006, le limogeage de
Pierre Lechantre entre autres.
Toutes ces maladresses ont une source
commune : le manque de concertation.
Souleymane Diallo
02 février 2006.