Regroupant les principaux acteurs et bénéficiaires des politiques de développement au Mali, cette rencontre servira de cadre aux travaux ultérieurs pour le 10e FED allant de 2008 à 2013.
Cette initiative intervient au moment où la coopération entre le Mali et l’Union Européenne semble faire son examen de conscience.
En tout cas, le discours d’Irène Horejs, représentante de l’Union Européenne au Mali, fait quelque peu part de la volonté de s’interroger sur le bilan de la coopération entre son institution et le Mali.
« Face à la pauvreté, il faut que les contributions de l’aide fassent la différence car il n’y pas de droit de les utiliser mal« , a déclaré Irène Horejs avant d’ajouter : « nous vous invitons donc à nous aider à réfléchir comment allouer et utiliser les ressources de la coopération externe dans les prochaines années« .
La représentante de l’Union Européenne est persuadée que si cette recommandation est respectée, en 2015, les gamins du Mali pourront avoir « un peu plus de chances et de perspectives dans leur vie qu’aujourd’hui » et seront mieux éduqués et moins affamés.
L’appel de Irène Horejs ne manque pas d’interlocuteurs. A cet atelier, sont invités à prendre part : des acteurs comme l’administration malienne, la société civile, les élus et le secteur privé.
Ils s’exprimeront sur la stratégie nationale de développement dans la perspective de la consolidation de l’intégration régionale et des accords de Partenariat Economique (APE) entre l’Union Européenne et l’Afrique de l’Ouest.
Si l’issue de cet atelier permettra de tirer des leçons des réussites et des échecs de la coopération, on apprend déjà que l’année 2005 fut celle de décaissements records de plus de 100 millions d’euro (environ 66 milliards de F Cfa) qui élèvent les contributions cumulées du FED, depuis 15 ans, à plus d’un milliard d’euro (660 milliards F Cfa).
Les questions débattues tourneront autour de la génération de la croissance considérée comme créatrice d’emplois de revenus, l’investissement privé et la question de savoir comment les revenus générés puissent profiter à un maximum de personnes.
Les réflexions entamées tiendront compte d’un contexte mondial qui évolue rapidement où apparaissent de nouveaux acteurs comme la Chine, le Brésil et l’Inde. Dans ce monde qui n’est pas vraiment gentil, selon Irène Horejs, il faut une véritable offensive d’intégration régionale pour l’Afrique de l’Ouest.
Il s’agit là d’un domaine où la Commission Européenne a une expérience à offrir. Mieux, la Commission Européenne négocie avec les organisations régionales des accords de partenariat économique qui doivent entrer en vigueur en 2008.
Et l’un des enjeux de cet atelier est la promotion de l’intégration régionale et la bonne gouvernance. « Il est extrêmement important que les Etats membres de l’UEMOA respectent et mettent en oeuvre leurs obligations et engagements régionaux« , a sollicité la représentante de l’Union Européenne.
Enfin, cet exercice de programmation se fait pour la première fois dans le cadre d’une stratégie Afrique qui est commune à tous les Etats membres de l’UA et à la Commission européenne, ce qui est une nouveauté.
Ismaïla Diarra
22 mars 2006.