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La couverture géographique de notre pays en installations de télécommunications/TIC est une exigence fondamentale au regard de son impact socioéconomique et de la qualité de sa contribution à la gouvernance administrative du territoire. C’est ce qui justifie ce vaste chantier qui leur permettra d’accéder à internet et de transmettre en temps réel, les résultats des élections.

Le Premier ministre a lancé, hier à Kati, le Projet de désenclavement d’accès aux services de télécommunications des collectivités territoriales. La cérémonie s’est déroulée dans l’enceinte de la direction nationale de l’état civil, en présence des membres du gouvernement dont le ministre d’État, ministre de l’Administration et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga et du directeur général de l’Agence de gestion du fonds d’accès universel (Agefau), Boubacar Sakho.

Ce Projet est la réponse à une forte préoccupation du ministère chargé de l’Administration territoriale en matière de réseau de communication pour le commandement de l’administration du territoire et la facilitation des échanges entre les collectivités décentralisées à un moment où notre pays est confronté à une crise. Il traduit la ferme volonté des autorités de la Transition de réduire de façon significative la fracture numérique. Cela en rendant disponibles les services de télécommunications et les technologies innovantes pour nos populations, mais aussi à rapprocher l’administration des usagers dans les zones urbaines et rurales.

Le projet est composé d’un bâtiment neuf abritant des armoires du cœur du réseau de communication. Cet équipement central a une capacité de connexion initiale de 20 sites distants qui seront installés dans les différents gouvernorats. La connexion entre le cœur de réseau et les sites distants est assurée par une connexion via satellites à partir d’une station terrienne. Les sites distants sont dotés d’un ensemble d’équipements montés sur chariot tractable en vue de satisfaire les besoins éventuels de changement de site ou de déplacement temporaire.

Il s’agit d’un pylône d’antenne télescopique soutenu par des haubans de sécurisation, d’une antenne VSAT à pointage automatique, une station de transmission de base comme partie logique du réseau distant. À ceux-ci, s’ajoutent un groupe électrogène de secours, un port de raccordement au secteur électrique normal et un port de raccordement à un réseau d’énergie solaire.

Grâce à ce projet, l’administration dispose de son propre réseau de télécommunication ultra sécurisé et autonome. Les représentants des collectivités territoriales peuvent facilement accéder à internet et transmettre en temps réel, les résultats des élections. Outre la couverture d’une zone de 21 km de rayon, grâce à des sites relais et certaines zones blanches pour être une passerelle entre zones couvertes et non couvertes, il permet de communiquer même en cas d’indisponibilité des opérateurs télécoms et d’autoriser l’accès au réseau en fonction des niveaux d’habilitations via un système d’authentification.

OPTION D’OUVERTURE- Selon Boubabar Sakho, la couverture géographique de notre pays en réseau de télécommunications/TIC est une exigence fondamentale au regard de son impact socioéconomique et de la qualité de sa contribution à la gouvernance administrative du territoire. «Le réseau que nous lançons aujourd’hui est un réseau administratif de commandement des collectivités avec l’option d’ouverture au réseau public des opérateurs de télécommunications», a expliqué le directeur général de l’Agefau.

Selon lui, le réseau permettra une administration efficace du territoire à travers les échanges téléphoniques et de données (texte et vidéos) entre l’exécutif central, le ministère de tutelle, les exécutifs régionaux et les populations. «À terme, le projet va interconnecter en réseau sécurisé 20 gouvernorats et le ministère de l’Administration territoriale et de la Décentralisation. Il peut être envisagé plus tard une extension du réseau aux préfectures et sous-préfectures pour arriver à doter l’administration du territoire d’un réseau de communication autonome et sécurisé», a-t-il souligné.

Le colonel Abdoulaye Maïga a expliqué que les technologies de l’information et de la communication sont des outils qui créent les ponts indispensables entre les services pour garantir un développement inclusif et durable. «En garantissant l’accès de nos administrations aux services des TIC en temps réel, nous contribuons à la planification et à la mise en œuvre efficace des actions de développement.

En effet, de nos jours encore, les circonscriptions administratives et collectivités territoriales ne bénéficient pas d’une couverture convenable des services de TIC», a relevé le ministre d’État. Et de dire que pour corriger cette insuffisance, son département a mis en route, en accord avec l’Agefau, un vaste chantier pour améliorer l’accès des TIC et permettre au ministère de disposer de son propre réseau de télécommunication ultra sécurisé et autonome. Le Premier ministre a indiqué que cet évènement rentre dans le cadre de la mise en place d’infrastructures de télécommunications privées au niveau des différentes représentations de l’État à travers le pays.

Cela, afin d’améliorer les conditions de travail des représentants de l’État et faciliter le retour progressif de l’administration publique sur toute l’étendue du territoire national. «Ce travail a été possible grâce au concours de l’Agefau qui contribue de façon significative à la couverture réseau et à l’aménagement numérique du territoire, participant ainsi à la mise en œuvre de la stratégie de réduction de la fracture numérique», a déclaré Dr Choguel Kokalla Maïga. Il s’est félicité du processus de mutualisation des programmes de déploiement d’infrastructures engagés par l’Agefau avec les politiques publiques.

Le joyau technologique qui vient d’être lancé boostera les capacités de l’Agefau à répondre aux besoins des populations en matière de services publics, selon le chef du gouvernement. Il a effectué le premier test du Centre de monitoring d’accès des services universels des Tics avec les gouverneurs de Dioïla et de Bamako.

Babba COULIBALY

Source: L’Essor