La rencontre d’échange d’expériences entre le ministre des Maliens de l’Extérieur et de l’Intégration africaine Oumar Hammadoun Dicko et celui des Sénégalais de l’Extérieur, Abdoul Malal Diop s’est déroulée à Bamako au département du premier. De nombreux points ont été abordés au cours de cette rencontre. Selon le ministre malien Oumar Hammadoun Dicko l’immense majorité des Maliens de l’Extérieur se trouve en Afrique.
Par exemple 500.000 Maliens vivent au Niger, 500.000 au Ghana, 300.000 au Sénégal et beaucoup d’autres en Afrique centrale. Les Maliens de France sont pour la plupart originaires de la région de Kayes. Ils sont les mieux organisés et interviennent dans leur région à travers des réalisations.
Le ministre Oumar Hammadoun Dicko a précisé que les Maliens de l’extérieur disposent de structures associatives dans les pays d’accueil. Et le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur est la structure fédérative regroupant tous les Maliens de l’Extérieur. La volonté de l’Etat d’aller plus loin dans l’organisation de ses ressortissants à l’extérieur a conduit à la mise en place d’un ministère des Maliens l’extérieur.
L’évolution de ce département qui fut d’abord ministère délégué, ensuite ministère à part entière, dénote de la volonté du chef de l’Etat de réserver au Maliens de l’extérieur, à travers une bonne organisation, une place de choix dans le développement de leur pays, a souligné Oumar Hammadoun Dicko. Il s’agit d’avoir une visibilité dans ce que le Mali peut offrir aux Maliens l’extérieur et réciproquement.
Les ressources mobilisées par les expatriés dépassent de loin l’aide au développement. Les mouvements d’argent identifiables au niveau des banques atteignent 120 milliards.Un des objectifs de l’organisation est la sécurisation des ressources au retour. Ainsi que la préparation de la retraite. La diaspora scientifique et les fonctionnaires internationaux occupent une place de choix dans la politique envers les Maliens de l’extérieur.
Ce dernier volet entre autres a retenu l’attention du ministre des Sénégalais de l’extérieur Abdoul Malal Diop. Selon lui les frontières sont entrain de se refermer sur nos compatriotes dans certains pays qui ont déclaré leur volonté d’aller vers une immigration choisie et non une immigration imposée. Cela veut dire, prendre ce qui est bon et rejeter ce qui est mauvais.
Une logique qui aggravera l’appauvrissement de l’Afrique. Les Etats africains doivent donc prendre le devant en organisant le retour pour créer la croissance et des emplois.
Selon Abdoul Malal Diop, au Sénégal, sur 10 familles, 8 ont au moins un ressortissant à l’extérieur.
Le Sénégal comme le Mali est intéressé par le développement de l’expérience des ministères de l’extérieur. «Nous sommes dans une aventure collective, comme dans une forêt vierge. Nous sommes des pionniers et l’on attend beaucoup de nous», a-t-il déclaré.
Le Sénégal ne manquera pas de s’appuyer sur l’exemple Malien. Il s’agit de savoir comment faire retourner ceux qui sont à l’extérieur et comment les insérer. Actuellement l’argent envoyé au Sénégal par les expatriés constitue un palliatif mais pas une solution définitive car n’étant pas utilisé pour des projets de développement.
Les familles qui reçoivent cet argent tombent dans la galère dès qu’il y a un arrêt aurait pu les développer grâce à une bonne organisation. Il est nécessaire d’investir dans les petites et moyennes entreprises. Les mêmes cadres existent pour le Mali et le Sénégal, mais seulement avec des appellations différentes.
Le ministre Sénégalais a proposé des rencontres techniques dans l’un et l’autre pays pour permettre aux deux ministères de bien comparer les systèmes afin de bénéficier des expériences respectives. Abdoul Malal Diop n’a pas manqué de souligner la toute puissance du ministère de l’extérieur qui a un important rôle à jouer dans le développement de nos Etats.
Le ministre Sénégalais était accompagné par la directrice générale de l’Agence pour le développement des petites et moyennes entreprises, Adpme Marie Thérèse Diethiou selon laquelle le gouvernement Sénégalais a voulu faire du secteur privé le moteur du développement et des petites et moyennes entreprises celui de le croissance. A cet effet l’Adpme doit créer un climat de confiance entre les banques et les privés en quête de financement.
Après un exposé du délégué général des Maliens de l’extérieur sur le Haut Conseil des Maliens de l’extérieur le ministre Oumar Hammadoun Dicko a remis à son homologue Sénégalais un exemplaire des statuts et le règlement intérieur de cette structure.
Boukary Daou
13 avril 2005