Misant sur son traditionnel avantage psychologique sur son adversaire du jour, la Côte d’Ivoire rêvait de conserver le trophée remporté en 2007 à Ouagadougou (Burkina Faso). Pour le Mali, le trophée de cette 2e édition de la Coupe Uémoa devait rester à Bamako. La rencontre s’annonçait palpitante et pleine de suspense sous le regard du président de la Commission de l’Union, Soumaïla Cissé. Il avait à ses côtés les ministres ivoirien et malien des Sports ainsi que Jean-Amadou Tigana, parrain de l’édition.
« Vous savez, tout comme les autres matches livrés jusqu’ici, la finale du dimanche, je la jouerai comme les autres. Donc c’est un match qu’on joue pour gagner. J’ai confiance en mes joueurs et nous attendons l’issue du match » , avait déclaré Stephen Keshi, le sélectionneur national du Mali avant cette finale.
Pour le capitaine des Aigles B, Lassana Fané, ils jouaient cette finale « pour gagner et offrir la coupe au peuple. La Côte d’Ivoire est une bonne équipe, mais elle ne nous fait pas peur et nous avons une ambition pour ce deuxième tournoi de football de l’Uémoa ».
Côté ivoirien, on était conscient de la difficulté de la tâche. « Nous jouerons contre onze joueurs, un peuple contre nous, mais je pense que ce sont les onze qui sont sur le terrain et le peuple sera en dehors pour supporter. C’est un match comme tous les autres », avait souligné le coach des Eléphants, Kouadio Georges.
C’est donc une partie qui a démarré sur des chapeaux de roue avec les premières actions à l’actif des Aigles du Mali. Les trente premières minutes sont très animées. Le Mali échoue à plusieurs reprises dans l’ouverture du score. C’est finalement la Côte d’Ivoire qui va marquer à la 37e minute par Adou Dago Blaise à la réception d’un coup franc.
Pour la première fois depuis le début de cette 2e édition du Tournoi de l’intégration, le Mali est mené au score. Malgré la pression malienne pour rétablir la parité, l’arbitre togolais siffle la mi-temps sur le score de 1-0 à l’avantage des Eléphants.
A la reprise, Stephen Keshi décide de muscler son attaque en faisant rentrer Yahaya Coulibaly à la place d’Amadou Diamouténé. Puis c’est Mohamed Traoré, très virevoltant, qui remplace Cheick Fanta Mady Diarra au milieu du terrain. Malgré ces changements tactiques, les Ivoiriens n’étaient pas disposés à lâcher leur avantage.
Mais, à force de pousser, les Maliens obtiendront l’égalisation à la 87e minute par Souleymane Dembélé à la réception d’une pénétration en force d’Aboubacar Tambadou. Après le but, Sékou Camara dit McCarthy (meilleur buteur du tournoi) cède sa place au vieux briscard Bréhima Traoré dit Bouramablen.
Malgré une débauche d’énergie de part et d’autre, la fin de la rencontre est sifflée sur le score de 1-1. Tout comme la première partie des prolongations. Pressés par les Maliens, les Ivoiriens s’énervent et perdent leur capitaine, Touha Charles, expulsé pour un second jaune. Finalement, il fallait recourir à l’épreuve fatidique des tirs au but pour départager Aigles et Eléphants. Chacune des deux sélections ratent 1 tir dans la première série. Après, le Malien Mahamadou Mariko rate et l’Ivoirien marque.
La Côte d’Ivoire conserve donc son trophée avec 6 tirs réussis contre 5 au Mali. Les Eléphants gagnent la coupe et un pactole de 5 millions de F CFA. Les Aigles se consolent avec 3 millions. Le Trophée du fair-play (une coupe et 3 millions de F CFA) est revenu à la Guinée-Bissau pour la seconde édition consécutive.
Il faut rappeler que la finale a été précédée d’un match de prestige entre l’Amicale des anciens footballeurs du Mali et l’équipe du ministère de la Jeunesse et des Sports (0-0). Dans cette dernière formation figuraient Sékou Diakité (Développement Social, Solidarité et Personnes âgées) et Hamane Niang (Jeunesse et Sports). Ceux-ci étaient accompagnés sur la pelouse du stade Modibo Kéita par le ministre ivoirien des Sports et des Loisirs.
Ben Barack
11 Novembre 2008