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Le ministre de l’Agriculture confirme la privatisation de la CMDT

«La privatisation de la CMDT est une option politique, prise par le gouvernement, à l’issue des Etats généraux de la filiale coton. Le processus est enclenché et nous allons capitaliser les erreurs commises ailleurs pour éviter la précipitation. Au Mali, nous nous sommes inspirés du schéma adopté par le Burkina Faso. Les filières connaissent des difficultés. Il est donc de notre devoir de trouver les moyens de sa pérennité.


Les intérêts des paysans seront préservés et la chaine de solidarité va continuer à fonctionner
». Tels sont quelques éléments de réponse que le ministre de l’Agriculture, Tiémoko Sangaré, a apporté au député, Kalifa Doumbia de l’UDD. C’était hier, jeudi 26 juin, à l’Assemblée nationale, au chapitre des questions orales.

L’honorable Doumbia, ancien cadre de la CMDT de son état, a introduit sa série de questions en ces termes : «Monsieur le ministre, le processus de la privatisation de la CMDT est enclenché il y a bientôt dix ans.

Vous savez monsieur le ministre que le spectre de toute privatisation d’entreprise demeure une source d’inquiétude, de questionnement, tout un ensemble d’éléments concourant, à la démotivation des ressources humaines de l’entreprise au sens large (acteurs internes et environnement).


Pire, le suspense de l’incertitude dégrade infailliblement la valeur intrinsèque de l’entreprise (cas actuel de la CMDT) et l’expose à un bradage pour bradage à la merci de repreneurs éventuels.

Face à un tel dilemne et surtout à un avenir qui me préoccupe, j’aimerais de vous un éclairage de ma lanterne, voire celle du peuple malien sur les points suivants : Où en sommesnous dans le processus de la privatisation ? Le modèle choisi qu’est la filialisation qui conduira à la disparition du holding CMDT est-il appliqué ailleurs en Afrique ?…».

Le ministre Tiémoko Sangaré dira que trois millions de Maliens sont liés à la CMDT qui est une zone qui génère plus de 40% de la production céréalière. Le coton, qui y est cultivé, constitue, selon lui, un produit phare d’exportation de notre pays. C’est pour à en croire le ministre Sangaré, le gouvernement prend au sérieux le processus de privatisation qui devrait être bouclé en 2006.

Cependant, il a été révisé en 2005 avec à la clé un schéma opérationnel qui verra la fin de ce processus : la dissolution de la CMDT.

C’est l’affirmation faite par le ministre de l’Agriculture qui dit ne pas croire au miracle avant de soutenir que le processus de privatisation va continuer. Et, c’est bien dans ce cadre que le gouvernement a saisi l’Assemblée nationale pour un projet de loi autorisant la vente de la CMDT. Celle-ci, a-t-il précisé, se fera par filialisation.

Ensuite, le ministre interpellé laissera entendre que ses services compétents se sont rendus au Bénin, au Togo, en Cote d’Ivoire et au Burkina Faso pour des voyages d’études afin de s’inspirer de leur privatisation concernant le secteur coton.

«Nous allons éviter les erreurs constatées ça et là et créer un cadre de concertation qui intégrera tous les acteurs de la filière coton. Le processus enclenché est irréversible. Nous n’avons pas une solution de rechange. Vous connaissez toutes les raisons qui ont conduit le gouvernement vers la privatisation de la CMDT.

Malgré tout, nous tenons à défendre les intérêts des trois millions des Maliens qui vivent autour du coton. Nous ne les abandonnerons pas. La chaine de solidarité va continuer à fonctionner» a déclaré avec conviction le ministre Sangaré.

De plus, il soutiendra que dans le cadre de la privatisation, le gouvernement soutiendra des principes, notamment le prix unique du coton graine, l’obligation pour l’acquéreur de payer tout le coton produit.

En outre, il révèlera que la campagne cotonnière dernière a été mauvaise dans la mesure où sur les 500 000 tonnes attendues, 247 000 tonnes seulement ont été récoltées. Ensuite, Tiémoko Sangaré dira que la campagne actuelle a mal démarré avec la fourniture laborieuse d’engrais.

A la date du 22 juin, la CMDT n’a obtenu que la moitié des commandes lancées à travers ses partenaires traditionnels. Seulement voilà : au cours de la campagne écoulée, il y a eu 19 milliards d’engrais non utilisés, un record jamais égalé dans l’utilisation des engrais. C’est cette production qui a permis à la CMDT de démarrer la campagne en cours en attendant l’arrivée des commandes.

Enfin, l’hôte de l’Hémicycle relèvera qu’il y a une baisse tendancielle du rendement de coton avant de proposer comme solution : la bonification des terres.

Chahana TAKIOU

27 Juin 2008