Des jours de retard inutilement pris, sinon perdus, dans la composition de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI), à cause de ce qui a été taxé de “turpitudes” des opposants qui, lors des deux précédentes séances les 15 et 16 Septembre 2008-, s’étaient débinés en adoptant une position inflexible quant à la répartition des quotas revenant à chacun des deux camps.
En effet, cette année, les partis politiques de l’Opposition tenaient coûte que coûte à réaliser l’inédit dans la composition de la CENI, en exigeant une répartition équitable des 10 représentants des partis politiques, soit 5 membres pour la Majorité, et 5 pour l’Opposition.
Nos opposants n’ont cependant pas manqué d’arguments pour parvenir à cette fin. Et l’actuel président du Front pour la Démocratie et la République (FDR), Maître Mamadou Gakou, est parti jusqu’à se livrer à un cours de latin pour justifier ce qui est désormais qualifié d’injustifiable.
En effet, la Loi électorale stipule, certes, que les 10 représentants des partis politiques à la CENI sont à repartir “de façon équitable” entre la Majorité l’Opposition. Mais cette équitabilité dans les textes renvoie plutôt au concept logique de la proportionnelle, dans la mesure où, en termes de nombres, la Majorité est de loin supérieure à l’Opposition.
Partant de ce principe, vouloir une répartition égale à la proportionnelle s’avère, en soi, une injustice anti-démocratique, si tant est que la démocratie est bel et bien “la dictature de la Majorité”. mais il semble que Maître Gakou et ses hommes n’ont que faire de ces sémantiques, dans la mesure où, dans sa définition étymologique, l’équité, en latin, renvoie au mot “égal”.
Mais s’agissait-il vraiment d’un cours de latin? Toujours est-il que les opposants avaient… opposé une fin de non recevoir à la volonté de la Majorité de leur octroyer 3 postes sur les 10 qu’exige la composition de la CENI. Et pour trancher le litige, une lettre avait même été adressée par l’Opposition, au ministre de l’Administration Territoriale et des Collectivités Locales, le Général Kafougouna Koné.
Par cet acte, il semble que les opposants cherchaient plutôt à piéger Kafougouna Koné, pensant que ce dernier allait leur emboîter le pas ou adonder dans leur sens, au risque de se faire taxer d’arbitraire. Le péché de nos opposants aura été donc de faire, du Général Kafougouna Koné, l’arbitre du jeu.
Alors, pour en finir rapidement avec ce processus qui accuse déjà du retard, le ministre de tutelle proposera… la règle de trois comme mode de répartition. Un petit calcul prouvera donc aux opposants qu’ils auront plus à perdre avec ce mode de répartition que la proposition qui leur a été faite par la Majorité.
C’est dire qu’en fin de compte et de …contes, il leur fallait, “entre deux maux, le moindre mal”. Alors, comme toute honte imbue, les opposants furent bien obligés …de se dédire (pourrait-on dire), en déclarant qu’ils acceptent finalement les 3 postes à eux proposés par la Majorité.
Pourtant, ils avaient également désapprouvé la proposition du Général Kafougouna Koné : la règle de trois comme mode de répartition. Mais ont-ils oublié que c’est bien eux qui avaient fait appel à l’arbitrage du ministre de l’Administration Territoriale?…
Comme pour se donner bonne conscience, voilà que dans un dernier sursaut d’honneur, les mêmes opposants affirment que, quelles que soient les difficultés, la classe politique pouvait s’entendre sur l’essentiel, et de façon consensuelle.
Et pourtant, ce sont bien eux qui clamaient qu’ils ne se laisseront jamais faire comme entend le faire la Majorité. Comme quoi, à malin, malin et demi, même si pour l’heure, toutes les deux parties se sont tues, pour se consacrer à “l’essentiel, et… de façon consensuelle”.
Adama S. DIALLO
25 Septembre 2008